Parlement: les enjeux de la session de mars


Au-delà du renouvellement du bureau des deux chambres, sénateurs et députés pourraient encore s’intéresser à la situation dans la zone anglophone.

Comme le dispose la Constitution, à l’ouverture de la première session ordinaire de l’année, le Sénat et l’Assemblée nationale élisent leurs présidents et leurs bureaux. De fait, il est certainement attendu dans la semaine, après l’ouverture solennelle de la session ordinaire de mars ce jour, que les deux chambres du Parlement élisent respectivement un nouveau président et de nouveaux membres de bureau. Si le mécanisme de ces élections est clairement défini dans le règlement intérieur qui régit le fonctionnement quotidien de chaque chambre, il reste que ces moments sont toujours redoutés. En effet, qu’il s’agisse de l’élection du président du Sénat ou de celui de l’Assemblée nationale, l’« investiture » du candidat est garantie par le parti. Pour le cas d’espèce, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), parti majoritaire dans les deux chambres et les autres formations politiques, doivent se déployer pour que le bureau « reflète la configuration politique de la chambre ».

A côté de ce rendez-vous formel de la session de mars, se greffent des sujets liés à l’actualité, qui sont d’un intérêt majeur dans la vie de la Nation. Il s’agit notamment du combat pour la reprise effective des cours dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest du pays. L’on se souvient qu’à la clôture de la session budgétaire en décembre dernier, le président du Sénat, Marcel Niat Njifenji, avait exprimé son indignation face aux agissements des « cassandres de la déstabilisation ». Il avait alors exhorté le gouvernement à poursuivre à l’égard des manifestants « la politique de dialogue et de la main tendue, voulue par le président de la République, S.E. Paul Biya ». Cette session s’ouvre donc au moment où le Premier ministre, chef du gouvernement, a bouclé sa tournée de sensibilisation dans le Nord-Ouest. Mais aussi, après une liesse exceptionnelle des Camerounais, au lendemain de la victoire des Lions indomptables à la CAN-Gabon 2017. Le trophée qui a fait le tour du Cameroun, a alors ravivé la flamme de l’unité, remobilisé des Camerounais fiers de leur diversité, jaloux de l’intégrité et fermement attachés à l’indivisibilité du Cameroun.

La session parlementaire de mars s’ouvre aussi au lendemain de la création par le chef de l’Etat, de la Commission nationale du bilinguisme et du multiculturalisme.

 

Réactions

 Charles Mbella Moki: “Voices From Senate Should Sustain National Unity”

CPDM Senator, South West Region

“It is a session with some challenges as far as the life of the country is concern. First, we have to put in a permanent bureau of the House. It is a duty we have to perform with a lot of care especially as we are heading towards the eve of an election year in 2018 for the Senate and other institutions of the country.  For the challenges that are facing the country today, the voices that are going to come out from the Senate should be those that should help this country sustain its commitment and dedication to national unity and the welfare of all Cameroonians”.

Jean Marie Mama: « Nous attendons des projets de loi sur la sauvegarde de la paix »

Sénateur RDPC, Centre

« Après une activité parlementaire très intense en période  d’intersession, mes attentes par rapport à la session qui s’ouvre ce jour sont celles de nos populations: recevoir du gouvernement des projets de loi qui concourent à l’amélioration des conditions de vie des citoyens, à la sauvegarde de la paix, à l’accélération du processus de décentralisation, et à la promotion du vivre-ensemble. Je pourrais donc participer sereinement et en toute bonne conscience à l’adoption de tels projets de lois, remplissant ainsi l’une des principales missions du parlementaire ».

Jean Tsomelou: « Un dialogue national sur la crise anglophone s’impose »

Président du groupe parlementaire SDF, Sénat

« Nous attendons un vrai dialogue national sur la crise anglophone. Cela s’impose. Il faut que les Camerounais à tous les niveaux, s’impliquent dans la gestion de cette crise. De plus, 2017 étant une année préélectorale, Il faut une refonte du Code électoral, notamment à l’instauration de la biométrie à tous les niveaux de processus électoral. C’est-à-dire du bureau de vote jusqu’à la proclamation des résultats. Nous attendons un projet de loi dans ce sens ».

Robert Bapooh Lipot: « Une partie de notre peuple nous interpelle »

Député UPC, Nyong-et-Kellé

« L’Union des populations du Cameroun appelle à la sauvegarde de la paix et de l’unité du Cameroun. Cette session doit fondamentalement s’inscrire dans cette perspective. Le parlement est le cadre par excellence de l’expression de la volonté de notre peuple. Une partie de notre peuple nous interpelle depuis quelques mois. Le gouvernement a pris des initiatives louables. Le dialogue doit être maintenu pour trouver une solution à ce qui est qualifié de problème anglophone aujourd’hui».


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