Dr Moussa Oumarou, Coordonnateur général du Conseil des imams et dignitaires musulmans du Cameroun (CIDIMUC).
Qu’est ce qui justifie l’organisation de cette conférence?
Je dois d’abord souligner le contexte sécuritaire qui est le nôtre, notamment dans les régions de l’Extrême-Nord, de l’Est, du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Par ailleurs, nous sommes à la veille du mois de Ramadan, et à quelques jours de la célébration de la fête de l’unité nationale. Au regard de tous ces éléments, nous pouvons dire que l’opportunité est établie afin que nous puissions réfléchir sur la sauvegarde de la paix. De plus, face à cette paix qui est menacée, le nom de l’Islam est faussement impliqué. Il est donc question de réagir en tant que musulman et en tant que citoyen, se désolidariser de tout acte de déstabilisation et s’engager pour la promotion de la paix, surtout que 2018 est une année importante. De plus, il est du devoir de tout citoyen de contribuer à la recherche des solutions aux problèmes qui s’imposent à son pays.
Qui sont les participants ?
En dehors des imams des dix régions du Cameroun, nous avons invité d’autres pays qui ont vécu ou qui vivent l’expérience des attentats et du terrorisme afin que les réflexions soient communes, notamment le Burkina Faso, la République Centrafricaine, le Soudan, le Niger, le Tchad et le Nigeria. Nous attendons également des universitaires, des hommes politiques et des hommes des médias. Nous attendons aussi l’ancien secrétaire général de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), le Dr Algabid.
Quels sont les résultats escomptés à l’issue de cette rencontre ?
Nous entendons exprimer le soutien à nos autorités, dans les efforts consentis dans la lutte contre les différentes attaques, précisément au chef de l’Etat, véritable artisan de la paix, qui apporte également son appui à la communauté musulmane. Nous voulons également saluer la bravoure des forces de défense et de sécurité qui sont sur tous les fronts, pour assurer l’intégrité du pays. Véritablement, nous voulons aussi dénoncer l’idéologie de ces forces de déstabilisation, proposer des outils à même de détruire ces idéologies. Il faut un discours actuel qui va déconstruire ces idées de terrorisme et de déstabilisation. Nous voulons y réfléchir. Car, si la guerre militaire permet d’éliminer les acteurs physiques de ces idéologies, il faut que les prédicateurs qui assistent les citoyens au quotidien, aient un discours plus efficace pour tuer les germes de ces idéologies malsaines.