«Nous travaillons sur la base de tous les scenarii »


Enow  Abrahams Egbe, president d’Elections Cameroon.

Pour quelles raisons avez-vous reporté à la semaine prochaine la descente sur le terrain des membres du Conseil électoral ?

C’est l’organisation matérielle de cette descente qui justifie ce report. La descente devait effectivement avoir lieu cette semaine. Mais j’ai pensé qu’étant en année électorale, avec plusieurs élections prévues, il fallait un mot d’ordre, une manière claire d’aborder ces élections. Alors, je me suis permis de convoquer les membres pour une session extraordinaire du Conseil électoral qui a eu lieu vendredi 5 janvier dernier. Le but de l’assise étant de mieux planifier ces descentes, remettre les pendules à l’heure, donner le mot d’ordre et les activités à mener durant lesdites descentes. Il s’agit d’une descente spéciale.

Que vont donc faire les membres du Conseil électoral une fois sur le terrain?

Durant ces descentes, les membres vont se rendre exceptionnellement dans tous les démembrements territoriaux. En d’autres termes, ils iront dans les chefs-lieux de région, les agences départementales et les antennes communales d’Elecam. Ils iront vérifier la disponibilité effective du matériel électoral sur place, ce qui coïncide avec ce que j’ai fait en visitant la semaine dernière le stock de matériel disponible à la base aérienne 4. Une telle opération permet d’évaluer réellement le stock du matériel au niveau national, connaître avec précision la quantité à reformer et la quantité opérationnelle. Il y a également un volet échange-discussion avec les membres des commissions locales mixtes. Nous envisageons un forum avec les acteurs du processus électoral (partis politiques, société civile…) dans les prochains mois, notamment avant la convocation du corps électoral. Ce rendezvous se tient certes à Yaoundé mais il commence par ces discussions à la base. Des échanges qui auront lieu de l’arrondissement à la région en passant par le département. La résultante de toutes ces activités nous permettra de tenir la concertation nationale.

Mais savez-vous que les partis politiques se plaignent déjà de ce qu’Elecam n’appuie pas financièrement les délégués travaillant dans le cadre des commissions mixtes?

Je suis au courant. Mais il s’agit là d’une mauvaise manière de présenter ce problème. Le Code électoral ne prévoit pas l’appui aux membres mais il prévoit plutôt des moyens de fonctionnement de ces commissions mixtes. C’est ce qui est consacré dans le Code électoral. Mais pour des facilités de travail, en guise de moyens de fonctionnement, certains petits gestes sont souvent faits à l’endroit des partis politiques et de ceux qui concourent au travail. Normalement, on ne va pas à la conquête du pouvoir en demandant l’argent à l’Etat. Ce sont les partis politiques qui doivent prendre en charge leurs collaborateurs. C’est plutôt un cas exceptionnel au Cameroun où l’Etat donne les moyens aux partis politiques d’assister aux réunions, ceci pour éviter quelques blocages. Ce n’est pas un droit. Il y a 360 démembrements communaux d’Elecam. Et quand l’organisme dégage ces appuis subséquents, c’est quand même très important. Pourquoi une session du Conseil électoral n’a pas encore planché sur le budget 2018 d’Elecam? Dès que le budget de l’Etat a été voté, nous nous sommes mis directement au travail. Avant-hier [8 janvier 2018] encore j’étais à la présidence de la République pour finaliser ce dernier. C’est une série de réunions qui sont faites en interne et sans publicité. Vous savez que c’est un travail délicat. Elecam a deux composantes : la direction générale des Elections et le Conseil électoral. Nous devons arrimer le budget aux activités très bien définies et distinctes des deux composantes. C’est ce travail que nous sommes en train de faire.

Mais vous envisagez « une concertation nationale avec les acteurs du processus électoral avant la convocation du corps électoral». Cela veut dire que vous avez des pistes au sujet du nombre de scrutins prévus?

Quand vous lisez le Code électoral, vous verrez qu’il y a des élections prévues par la Constitution. Tant que la Constitution n’est pas modifiée, on peut facilement dire que la sénatoriale aura lieu en avril, tout comme on peut supposer que la présidentielle aura lieu en octobre. Ces supputations sont faisables parce que ces scrutins sont régis ainsi par la Constitution. Mais pour les autres scrutins, il y a des possibilités de report ou pas. A Elecam nous travaillons sur la base de tous les scénarii. Quel est donc le moral des membres et des personnels d’Elecam? Le moral est relativement bon. Un effort est fait pour améliorer ce moral en ce moment. Il y a toujours des moments difficiles dans toute institution. Les élections que nous allons aborder font partie de ces moments difficiles. Il va falloir rebooster le moral. Beaucoup de personnes doivent savoir que ce n’est plus le traintrain quotidien, c’est une activité importante qui arrive. Nous sommes en train de mettre tous les moyens à notre disposition pour faciliter le travail de nos collaborateurs afin qu’ils se sentent à l’aise.


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