M. le directeur général, qu’estce qui est fait à votre niveau pour que le Cameroun ne soit pas à la traîne du flux technologique très rapide ?
En sa qualité de régulateur du secteur des télécommunications, les missions de l’ART portent essentiellement sur la régulation, le contrôle des activités des acteurs du secteur, le suivi de l’évolution du marché des télécommunications et la protection du consommateur. A l’ère du développement de l’écosystème numérique et de la croissance exponentielle des services et applications numériques, le régulateur qui n’évolue pas dans un environnement cloisonné se doit d’être à l’écoute de ces évolutions. Partant de ce principe, le régulateur doit s’approprier, dans une approche prospective, les principales innovations technologiques qui impactent sur le secteur aux fins d’anticiper sur l’intégration des solutions innovantes dans le marché national et de contribuer efficacement au développement de l’écosystème numérique et à l’accroissement de l’offre de services mis à la disposition des utilisateurs/consommateurs. L’ART se veut donc être un acteur de premier plan pour œuvrer, sous l’impulsion des pouvoirs publics, à une véritable transformation numérique du Cameroun.
Qu’est-ce que vous faites pour garantir la qualité de toutes les innovations qui sont présents sur le marché camerounais, notamment pour ce qui est des terminaux ?
L’une des principales missions de l’ART est d’assurer la protection des consommateurs des services de communications électroniques. Pour mener à bien ces missions, nous disposons de plateformes techniques de pointe pour mener des contrôles sur le terrain en vue d’évaluer le niveau de confor
mité des opérateurs avec les exigences réglementaires auxquels ils sont assujettis, et d’envisager des mesures multiformes permettant de remédier aux défaillances éventuellement constatées. En ce qui concerne l’intégration des terminaux importés dans le marché national, l’ART assure l’homologation de tous les équipements terminaux de communications électroniques. Ainsi, dès l’entrée effective de ces équipements au Cameroun, le vendeur concerné doit soumettre un dossier en vue de l’obtention d’une attestation d’homologation. Cependant, en dépit de nombreuses actions de sensibilisation de ces acteurs, notamment les opérateurs de réseaux, les vendeurs et importateurs, beaucoup continuent de se soustraire à ces exigences réglementaires. C’est pourquoi l’ART entend mener dans les prochaines semaines un ensemble d’actions pour garantir le respect de la réglementation en vigueur, notamment en rappelant aux acteurs du marché l’obligation d’apposition des vignettes d’homologation délivrées par l’ART sur les équipements terminaux de communications électroniques et en sanctionnant les acteurs défaillants.
Etes-vous tout aussi regardant avec votre partenaire Huawei?
Il faut comprendre que Huawei est l’un des partenaires de l’Etat du Cameroun dans un certain nombre d’activités, tel l’accompagnement d’autres opérateurs dans leur déploiement. A ce titre, il doit lui aussi se conformer à la réglementation. Nous les suivons de près, mais nous suivons aussi les autres avec beaucoup d’attention. Par ailleurs, l’accompagnement que nous assurons à ces opérateurs exige en permanence une vigilance accrue, pour l’intérêt tous.