Christian Amouo, fondateur de Mougano Investment SARL.
Qu’est-ce qui vous a poussé à monter votre projet ?
Mougano Investment SARL est une entreprise fondée en 2016 par deux jeunes Camerounais : Jules Atangana et Christian Amouo, juste après notre rencontre sur les bancs de la fac en 2012. En 2017, nous avons eu notre premier gros contrat avec un groupe qui opère dans l’exploitation forestière, la brasserie et l’entretien automobile. Nos services se basent sur trois constats. Premièrement, les jeunes entreprises ne font pas long feu au Cameroun soit par absence de vision, soit par absence de financement, ou à cause d’un mauvais management. Deuxièmement, les membres de la diaspora peinent à avoir du succès dans leur investissement au Cameroun à cause d’une absence d’information sur les secteurs porteurs, des difficultés de gestion à distance de leur projet et d’une absence de structure privée de confiance pour les accompagner. Enfin, ceux qui réussissent à épargner au niveau local connaissent des difficultés à rentabiliser cette épargne par manque d’opportunité. Pour répondre à ces problèmes, nous proposons des services tels que l’assistance à l’investissement de la diaspora au Cameroun et en Afrique, l’accompagnement à l’investissement des PME locales via l’analyse des investissements pour le compte de nos clients par des études de faisabilité ou des business plan. Nous effectuons également du conseil financier et stratégique.
Quelles sont les difficultés auxquelles votre entreprise fait face?
Les difficultés rencontrées ont évolué depuis la création de l’entreprise. La première difficulté pour une entreprise jeune comme la notre et qui opère dans le secteur financier et du conseil est celui de la confiance. Peu d’entrepreneur font confiance aux entreprises jeunes, tenues par des jeunes avec peu de référence. Heureusement, certains chefs d’entreprises ont pris le risque. L’autre difficulté est celle des habitudes de recours au conseil financier par les promoteurs de PME. En effet, comme c’est le cas pour la santé, les promoteurs de PME ne font recours au conseil financier que lorsque la loi les y oblige. Certains chefs d’entreprise ne voient donc pas le bien fondé de se faire accompagner par un cabinet de conseil en investissement. Nous pouvons également parler des difficultés financières liées aux retards de paiement de certaines de nos factures, ce qui peut entrainer des tensions de trésorerie. Enfin, nous dirons également qu’il y a peu de mesure visant à inciter et à favoriser une activité comme la nôtre dans la législation.
Comment voyez-vous l’évolution de votre entreprise dans les cinq prochaines années ?
D’ici cinq ans, nous aimerions avoir des représentations dans les principaux pays de la sous-région et dans certains pays d’Afrique de l’Ouest. Nous nous voyons comme cette entreprise qui aura accompagné plus d’une centaine de start-up et de PME. Bien plus, nous nous voyons comme cette structure qui aura contribué à impulser les investissements de la diaspora africaine dans le continent. Aujourd’hui, Mougano Investment a une portée internationale avec des représentants en France, en Amérique du Nord et en Italie pour la gestion de la relation avec la diaspora de ces pays et une filiale au Tchad.