Chronique.
Et si l’on innovait, en attribuant chaque fin d’année, des récompenses à ces centaines d’apprenants suivant les cours, assis à même le sol, dans certaines écoles de nos villages reculés ? Des enfants qui, tout en s’exposant à la scoliose et aux maladies liées à la poussière, comme les vers intestinaux, s’adonnent à leurs études. Sous d’autres cieux, en Afrique, face aux difficultés de même nature, leurs égaux vont trop fort, en organisant la « grèves des tables-bancs », bénéficiant d’une médiatisation exagérée. Que préfèrent les nôtres ? Déterminés et jamais défaits à cause de l’inconfort, ils nourrissent plutôt leur esprit. Une raison entraînante, oblige à louer ces exemples de rectitude, que vous rencontrerez, sans nul doute, en battant la campagne de Melong : il s’agit de sujets d’avenir, qui font ce qu’ils doivent faire. Bien que la tendance à ne pas faire ce qu’on doit faire soit naturelle, selon le sociologue Joseph Mboui. S’écartant ainsi du laisser-aller et de la facilité.
Mais, gare aux conséquences de la frustration, lisible sur leur visage ! Parce que, le décor hors normes des salles de classe, peut jouer contre l’enthousiasme de tous ces innocents. Et pourtant, les pouvoirs publics, qui ne cessent de rapprocher les institutions éducatives de la population-cible, se soucient toujours de l’acquisition des tables-bancs. A chaque projet d’ouverture d’un nouvel établissement, correspondent des crédits destinés à garantir un milieu scolaire adéquat. Seul problème, rarement abordé : en plus des vandales prompts à les emporter durant les vacances, ces équipements servent souvent de commodités d’accueil lors de diverses cérémonies. Et en cas d’endommagements, la responsabilité des réparations devient insoluble.
Ce problème ancien se trouve à l’origine d’une série de discussions. Mais, faute de diligence, les résolutions visant à sécuriser, en zone rurale, de nombreux établissements sans clôtures ni surveillants, tardent à se concrétiser. Pareil pour l’option endogène encourageant, au niveau des communes forestières, la production de mobiliers scolaires, à partir des arbres issus de l’environnement immédiat. Si l’on veut parvenir à une heureuse issue, il suffit d’apprendre à faire ce qu’on doit faire. En imitant nos braves écolières et écoliers, dotés de vertus à exalter.