Le week-end dernier n’aura pas été de tout repos pour les autorités administratives et les responsables des forces de défense et de sécurité des régions du Nord-Ouest et du SudOuest. Non pas qu’elles ont dû se déployer dans le cadre d’éventuelles attaques de mouvements armés sévissant dans ces deux régions, mais parce qu’elles étaient plus occupées à la réception de l’assistance humanitaire d’urgence acheminée depuis Yaoundé et Douala. Soit au total, 55 camions transportant du matériel de couchage et des produits de première nécessité comme de l’huile végétale, du savon et autres.
Ce sont environ 70 000 familles qui sont ciblées par cette opération menée par les pouvoirs publics dans le cadre du Plan d’assistance humanitaire d’urgence pour les régions du NordOuest et du Sud-Ouest décidé par le président de la République pour les populations victimes des actes de violences des mouvements armés opérant dans ces deux régions, ainsi que les déplacés internes, les communautés hôtes et même les réfugiés. Cette action, lancée officiellement par le Premier ministre, chef du gouvernement le 20 juin 2018 est passée à la vitesse supérieure. Ce sont donc au total, près de 150 000 familles qui auront été prises en charge depuis son lancement.
La mise sur pied de ce Plan d’assistance humanitaire d’urgence participait de la volonté du président de la République d’anticiper sur la situation humanitaire des personnes en détresse dans ces deux régions. Si la coordination de cette assistance humanitaire d’urgence est faite par un centre placé sous l’autorité du ministre de l’Administration territoriale, des annexes ont été créées dans les chefs-lieux des deux régions concernées. Mais il faut dire que le Plan d’assistance humanitaire d’urgence, malgré son coût, 12,7 milliards de F, n’est que l’un des volets du déploiement opéré par les pouvoirs publics en faveur des populations des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Si l’on excepte les mesures prises dans le cadre des discussions qui ont été engagées avec les syndicats corporatistes au début de cette crise et dont il est difficile de quantifier les coûts, d’autres mesures ont en effet été mises sur pied pour apporter des solutions aux problèmes dans cette partie du territoire national. Annoncé par le président de la République dans le discours inaugural de son septennat, le 6 novembre 2018, le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR) a vu le jour le 30 novembre dernier.
Comme l’indiquait alors le président Paul Biya lui-même, il s’agit ici d’offrir une issue de sortie à ceux à qui il était demandé de déposer les armes, notamment par la formation, la mise à disposition d’outils ou moyens de production et l’assistance à la création d’activités génératrices de revenus. Pour mener à bien ce volet de sa mission, le CNDDR s’est doté de centres régionaux, non seulement dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, mais également à Mora dans la région de l’Extrême-Nord pour prendre en compte les anciens combattants de la secte terroriste Boko Haram. Avant lui, c’est la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM) qui avait déjà été mise sur pied par le président de la République dès le début des revendications.