Nigeria: l’armée relaxe 876 enfants


Soupçonnés d’être liés à la secte islamiste de Boko Haram, ils étaient détenus par les forces de défense. 

876 enfants viennent de recouvrer la liberté à Maiduguri dans l’Etat de Borno après de longues semaines de détention dans une base militaire réservée aux collaborateurs de Boko Haram. Soupçonnés d’avoir des liens  avec le groupe jihadiste, ces derniers ont fait l’objet d’interpellations de l’armée nigériane.  Ce dénouement a été obtenu au terme des négociations entre l’armée et le Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF). Le  directeur régional pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale de l’UNICEF, qui a salué ce geste, dit redouter que plusieurs autres soient toujours incarcérés pour les mêmes raisons. «Nous craignons qu’il y ait des enfants qui soient détenus pour la simple raison qu’ils étaient auparavant détenus par Boko Haram», a déclaré Manuel Fontaine. 

Du côté de l’armée, l’on n’a fait aucune déclaration publique à la suite de la libération des 876 enfants, mais sous cape certains hauts-gradés ont expliqué que dans le cadre des patrouilles de routine, des civils sont régulièrement interrogés dans le but de savoir s’ils ont des liens avec les islamistes ou s’ils détiennent des informations crédibles sur les insurgés. Surtout que beaucoup d’enfants sont utilisés par les islamistes pour aller perpétrer des attentats-suicides. 

En 2015, l’UNICEF a révélé dans un rapport que le nombre d’enfants impliqués dans les attaques-suicides dans la région du lac Tchad et ses environs où sévit Boko Haram, avait décuplé. Intitulé «Beyond Chibok» («Au-delà de Chibok»), le rapport publié après le rapt de 276 lycéennes dans le Nord-Ouest du Nigeria démontre que les mineurs, parfois âgés de huit ans seulement, sont le profil idéal recherché par les insurgés pour leur sale besogne. «Ce sont des proies faciles pour les recrutements, tant ils sont vulnérables», expliquait alors Laurent Duvillier, chargé de communication régionale pour l’UNICEF, qui rappelait par la même occasion qu’environ 1,3 million d’enfants ont été déplacés par le conflit et que beaucoup d’entre eux ont été enrôlés par les islamistes pour en faire des kamikazes. Ce phénomène a dû créer une atmosphère de méfiance et de suspicion au point où, au Nigeria, l’armée reste sur ses gardes.


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