Silence de mort au quartier Briqueterie de Yaoundé en cette matinée du 25 décembre 2018. El Hadj Ibrahim Moussa, Imam de la mosquée centrale, patriarche Haoussa, est mort. Il a rendu l’âme autour de 2h du matin, à l’infirmerie des Sapeurs pompiers à Yaoundé. Homme religieux, musulman sunnite, Baba ou encore Malam comme l’appelaient affectueusement ses enfants, petits-enfants et fidèles a engrangé plus de 90 années d’existence.
Quoiqu’âgé, il était aux commandes non seulement de la mosquée centrale de Yaoundé, mais également de la mosquée qu’il a construite non loin de son domicile, au lieu dit « Ministère du Soya », au quartier Briqueterie.
En service à la mosquée centrale depuis 1960, El Hadj Ibrahim Moussa y a officié comme imam adjoint jusqu’en 1998, date à laquelle il sera officiellement installé comme grand imam central, suite au décès de l’imam Malam Garba.
Il sera le deuxième grand imam de la plus ancienne mosquée de Yaoundé, construite et inaugurée en 1952. Il y dirigeait les grandes prières du vendredi. Quant aux prières quotidiennes, il les dirigeait dans sa mosquée.
El Hadj Ibrahim Moussa était aimé de sa communauté. L’immense foule présente à la cérémonie d’inhumation en est un indicateur significatif. « De son vivant, mon père était un homme exemplaire », a témoigné Moussa Malam Ibrahim, fils du défunt et par ailleurs son successeur dans la voix de l’imamat. La prière mortuaire a eu lieu à la Briqueterie, en présence de plusieurs autorités religieuses, politiques et membres du gouvernement. El Hadj Ibrahim Moussa a été inhumé hier au cimetière municipal de Ngoulemakong, sur la route de Yaoundé-Soa. Il laisse 24 enfants, plusieurs petits-enfants, une veuve et la communauté musulmane en larmes.