La mutation des exploitations agricoles individuelles en coopératives résulte de la volonté du président de la République, Paul Biya, de moderniser l’agriculture au cours du septennat qui s’achève.
La détermination présidentielle s’est traduite en mai 2016 par la relance du processus d’immatriculation des coopératives après la suspension intervenue en 2013. Le gouvernement s’est rendu compte qu’il était impératif que les exploitations individuelles et les Groupes d’initiative commune (GIC) se transforment en coopératives.
Il était utile, dans un premier temps, que les agriculteurs se regroupent en GIC. Malheureusement, il existait beaucoup de GIC fictifs. L’accompagnement et les financements qu’ils recevaient étaient inefficaces en termes de création d’emplois et d’amélioration de la productivité. De 2013 à 2016, le ministère de l’Agriculture et du Développement rural a pris le temps de s’arrimer à la loi de l’Acte uniforme de l’organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA).
Ce département ministériel a notamment mis en place des manuels de procédure et élaboré de nouveaux imprimés pour les guides. La transformation des entreprises individuelles et des GIC en coopératives s’est justifiée car cette mutation garantit une meilleure organisation pour les agriculteurs en même temps qu’elle donne satisfaction aux exigences de l’OHADA tout en assurant la participation de tous les membres des coopératives à leur développement.
En initiant cette mutation, le président de la République a choisi d’encourager la culture entrepreneuriale chez les agriculteurs, créer des emplois, donner plus d’efficacité à l’action multiforme de l’Etat, mutualiser les moyens et les actions des producteurs mais aussi et surtout améliorer la production agricole.
Dans un communiqué publié au début du mois de mai 2016, le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Henri Eyebe Ayissi, a, à juste titre, appelé les acteurs du mouvement coopératif et associatif à déposer leurs dossiers de demande d’immatriculation auprès des délégations départementales de l’agriculture et du développement rural pour un traitement diligent.
Le 12 mai 2016, lors du lancement de la campagne agricole pour les régions septentrionales, Henri Eyebe Ayissi a insisté sur la relance des coopératives redonnant ainsi une bouffée d’oxygène aux producteurs, aux entrepreneurs agricoles ainsi qu’aux projets et programmes qui constituent les bras séculiers du MINADER.
A l’image des autres projets et programmes du MINADER, le Projet d’investissement et de développement des marchés agricoles (PIDMA) a favorablement accueilli cette mutation. D’autant plus que ce projet, destiné à booster la production du manioc, du sorgho et du maïs, compte travailler au moins 300 coopératives.
C’est donc à dessein que le 3 juillet 2018 à Douala, le coordonnateur national du PIDMA, Thomas Ngué Bissa, a signé trois nouvelles conventions avec des établissements financiers afin de renforcer la production du manioc, du sorgho et du maïs pour approvisionner les agroindustries locales.