Migrations: les parlementaires africains veulent y voir clair


Le président du Parlement panafricain (PAP), Roger Nkodo Dang a parfois dû élever la voix au Kigali Convention Center vendredi dernier pour inviter ses collègues à dépassionner le débat sur la question des migrations. Au total, au moins une cinquantaine de prises de paroles au cours du débat qui a suivi la présentation sur la gouvernance de la migration de main d’œuvre sur le continent, sous la direction de la Commission permanente du Commerce, des douanes et de l’immigration du PAP et d’un représentant de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Pourtant, les participants à cette séance plénière, qui se tenait au cinquième jour des travaux de la première session ordinaire de la 5e législature de l’institution parlementaire de l’Union africaine en terre rwandaise ont reconnu que tous les migrants ne sont pas toujours illégaux. Ainsi, selon les représentants de l’OIM, il existe 245 millions de migrants à travers le monde, dont 150 millions qui se déplacent pour des raisons professionnelles. C’est pourquoi, il a été indiqué que lorsqu’elle est bien gérée, la migration peut avoir un effet positif pour les pays du continent.

Toutefois, les conséquences de ce phénomène sont plus qu’à déplorer aujourd’hui, au regard des méfaits enregistrés, avec les nombreux décès que l’on connaît dans la méditerranée et dans le Sahara. Les débats sont alors devenus tendus entre parlementaires de certains Etats qui sont accusés de profiter des conséquences néfastes de ce phénomène et certains de leurs collègues issus de pays d’où partent parfois les migrants. « Les pays cités ne sont en fait que des pays de transit. Ils sont victimes de leur situation géographique sur le continent et ne peuvent en rien être considérés comme auteurs des mauvaises pra tiques décriées » a alors tempéré le président du Parlement panafricain.

Au chapitre des solutions proposées pour faire face au problème qui se pose, les parlementaires proposent notamment l’accélération de l’intégration sur le continent, car pour l’un d’eux, « l’Afrique est riche non seulement de ses ressources naturelles diverses, mais aussi de cette jeunesse qui constitue un atout pour son développement ». Autre solution envi sagée, une meilleure gouvernance sur le continent.

Au chapitre des conclusions à ce débat, le président du PAP, Roger Nkodo Dang a proposé l’envoi d’un certain nombre de missions sur le terrain pour évaluer la situation des migrants dans certains pays. Ces missions, constituées pour l’essentiel de parlementaires, devraient notamment se rendre en Libye, en Italie, au Portugal et en Espagne.


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