Mauritanie : les chantiers de Mohamed Ghazouani


Elu dès le premier tour de l’élection présidentielle du 22 juin dernier avec 52% des suffrages, Mohamed Ghazouani a été investi hier dans ses fonctions de président de la République de Mauritanie. En présence d’une douzaine de chefs d’Etat africains et d’un important parterre de personnalités, le nouveau président a prêté serment au cours d’une session extraordinaire du Conseil constitutionnel délocalisée au Centre des conférences Al-Mourabitoune, à 35 km de Nouakchott, la capitale. Dans son discours d’adieu, son prédécesseur, Mohamed Ould Abdel Aziz a dressé un bilan élogieux et dit laisser un pays stable et debout face au terrorisme et à l’insécurité. Au cours de ses onze années passées à la tête de la Mauritanie, il s’est illustré par une refonte des forces de défense, une implantation de l’Etat en zone désertique et a fait de la lutte contre l’intégrisme religieux son cheval de bataille. Dans ce pays d’Afrique de l’ouest, l’on reconnaît que durant son magistère, la Mauritanie n’a fait l’objet d’aucune attaque terroriste. Contrairement à d’autres pays du Sahel devenus une cible privilégiée des jihadistes.

Réputé proche au président sortant, Mohamed Ghazouani hérite donc d’un pays à la stabilité avérée dans une région en permanence secouée par le terrorisme. Ce général à la retraite devra poursuivre dans le même sens pour davantage préserver cet Etat d’éventuelles menaces du genre. Mais, le nouveau président est le plus attendu sans doute dans la réduction des inégalités sociales, principal sujet de campagne de ses concurrents lors de la dernière élection présidentielle. Il devra donc œuvrer en faveur d’une meilleure redistribution des richesses du pays pour se débarrasser de cette image de « gouvernance à tête chercheuse » attribuée à l’ancien régime en luttant efficacement contre ce phénomène tant décrié. Surtout quand on sait que les mois ayant précédé la dernière élection présidentielle ont été marqués par une vague de manifestations. Plusieurs travailleurs des secteurs public et privé sont descendus dans  les rues pour réclamer de meilleures conditions de vie et de travail.


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