Martin Luther King: 50 ans après, le rêve intact


Un demi-siècle après son assassinat, le célèbre « I have a dream » du défenseur emblématique des droits civiques ne s’est pas complètement réalisé.

La disparition tragique le 4 avril 1968 de Martin Luther King reste encore vive dans les mémoires, 50 ans plus tard. Alors qu’il se trouve au balcon du Lorraine Motel de Memphis dans le Tennessee aux Etats-Unis, le pasteur noir de la Congrégation baptiste et défenseur acharné des droits civiques et de l’égalité sociale est mortellement atteint d’une balle. Cinq décennies après sa mort, beaucoup se demandent si son combat a porté des fruits.

Une cause noble et juste. 

Né le 15 janvier 1929, Martin Luther King était un esprit libre et iconoclaste qui a consacré sa vie à la lutte contre la ségrégation et la discrimination raciales, pratiques officielles dans le Sud des Etats-Unis à l’époque. Dans cette quête de justice sociale et d’égalité des races, il brillera par des actions d’éclat, comme le boycott des bus de Montgomery pour défendre le droit de vote et l’emploi des minorités ethniques. Mais, l’historique discours-programme du 28 août 1963 devant le Lincoln Memorial à Washington durant la marche pour l’emploi et la liberté  est plus poignant. Alors soutenu par le président Kennedy, Martin Luther King dira ceci : «J’ai fait un rêve : c’est un rêve profondément ancré dans l’idéal américain (…) Je rêve que mes quatre petits enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère…»

Prix Nobel de la Paix en 1964, Martin Luther King s’est inspiré dans son combat de la philosophie non-violente de Gandhi. A titre posthume, il lui a été décerné la médaille présidentielle de la Liberté par Jimmy Carter en 1977, le Prix des droits de l’Homme des Nations unies en 1978, la médaille d’or du Congrès en 2004. Depuis 1986, le «Martin Luther King Day» est un jour férié célébré chaque année le troisième lundi du mois de janvier aux Etats-Unis. Un monument en sa mémoire trône près du Lincoln Memorial où la figure de proue du mouvement des droits civiques a prononcé son discours historique.

Encore du chemin

Mais un demi-siècle après sa disparition tragique, l’Amérique peine toujours à se débarrasser de ses vieux démons. Les inégalités raciales persistent. L’élection en 2008 de Barack Obama, le tout premier président noir du pays, a laissé croire que les choses avaient changé. Mais les morts en série des Noirs généralement imputées aux policiers blancs sont l’illustration qu’il y a encore du chemin. Même si dans le discours officiel la ségrégation raciale a disparu, certains faits interpellent. Les Noirs qui représentent 12% de la population, sont par exemple les plus nombreux en prison (un sur trois). Une récente étude démographique montre qu’un garçon noir qui grandit dans une famille riche a deux fois plus de chance de devenir pauvre qu’un garçon blanc.

A l’opposé, un garçon blanc qui grandit dans une famille pauvre a cinq fois plus de chance de devenir riche qu’un garçon noir. Dans certains États du Sud des Etats-Unis, certains groupes conservateurs ne cessent même de décourager des Noirs de voter. Le mouvement «Black Lives Matter», («Les vies noires comptent aussi»), un mouvement créé après une série de bavures policières pour dénoncer les violences sociales est perçu par les conservateurs blancs comme une menace. On est donc loin du rêve que caressait Martin Luther King pour le peuple noir. Mais le combat continue…


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