Au lendemain de l’incendie qui a ravagé une vingtaine de boutiques au marché Mboppi (arrondissement de Douala 1er), vers 20h ce lundi 11 novembre 2019, le spectacle qu’offre l’espace marchand est désolant. On se croirait dans un champ de ruines après une bataille. Les propriétaires des magasins, le regard hagard, essayent tant bien que mal de contenir leur émotion. Théophile P., la soixantaine, n’en peut plus : des sanglots s’échappent de sa gorge. Sa boutique, pleine à craquer d’ustensiles de cuisine, a complètement brûlé. Les yeux larmoyants, avec l’aide de ses voisins et de badauds, il dégage les tessons qui jonchent le sol. Des câbles électriques coupés à la va vite encombrent aussi l’entrée principale du marché.
Denis Djimeli, un autre sinistré, est beaucoup plus courageux. Il évalue ses pertes à des dizaines de millions de F. Dans sa boutique également calcinée, il vendait téléviseurs, groupes électrogènes, plaques à gaz et bien d’autres choses.
C’est donc le bloc 5, spécialisé dans la vente de l’électroménager, qui est parti en fumée. D’après les informations recueillies sur le terrain, cet espace marchand était privé d’énergie électrique jusqu’au départ des derniers commerçants aux environs de 19h30. C’est donc peut-être au retour de l’électricité que se serait produit le court-circuit à l’origine de l’incendie.
Selon les commerçants, une bonne partie des magasins auraient pu être sauvée car la réaction des sapeurs pompiers du 20e groupement a été rapide. Sauf que le passage des camions était presque impossible à cause de la construction au sein du marché d’un espace devant accueillir un transformateur, chantier à l’abandon depuis 2 ans. Les sapeurs sont restés bloqués dans l’interminable embouteillage avant l’accès finalement par la gendarmerie de Mboppi. Lorsque que nous quittions l’espace marchand hier peu avant midi, quelques boutiques étaient ouvertes et le vrombissement de groupes électrogènes se faisait entendre.