A travers sa commission de contrôle, notre pays a accédé à l’organisation mondiale gendarme du secteur.
La Commission des marchés financiers (Cmf) est depuis mars membre associé de l’Organisation internationale des Commissions des Valeurs (Oicv), l’institution qui, à l’échelle du monde, standardise et régule les opérations des titres (valeurs mobilières échangées en bourse ou en dehors). Au siège de la Cmf à Douala, l’on se réjouit de rentrer dans ce cercle car l’élection de la commission confirme la dynamique en marche dans le secteur. Laquelle devrait hisser la place boursière du Cameroun au niveau que peut lui permettre d’atteindre le potentiel endormi de capitalisations de l’économie locale.
Pour autant, ce n’est pas la reconnaissance internationale qui a lancé ou fait éclore les autres bourses africaines ou dans le monde. Cette admission de la Commission des marchés financiers au statut de membre Associé de l’Oicv n’est pas la panacée, concèdent les responsables de l’office de régulation des transactions boursières et autres appels publics à l’épargne. A la Cmf, on admet que si elle ne va pas « radicalement relever notre marché au niveau qu’il mérite, au regard de l’importance de l’épargne oisive des Camerounais », cette entrée va renforcer le courant actuel de développement de la place financière concernée.
De fait, ajoute-t-on à la direction, l’encadrement règlementaire, à la fois en termes d’agrément, de contrôle, de facilitation, d’information des acteurs actuels et ceux qui vont se créer comme Opcvm (Organisme de placement collectif de valeurs mobilières), sera plus actualisé à travers la coopération induite par cette adhésion. Au-delà, pour le président de la Cmf, « c’est une marque de confiance en la régulation camerounaise que cette admission apporte pour les acteurs, les investisseurs, les épargnants », dès lors que l’on peut se rappeler qu’il y a longtemps que le Cameroun frappe à la porte de l’Oicv. Les premières démarches pour l’admission de la Cmf à l’Oicv datent en effet de huit ans.
Jean-Claude Ngbwa: « C’est le gage des bonnes pratiques »
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Que signifie être membre associé à l’OICV ?
L’Organisation internationale des commissions des valeurs (OICV) est l’instance mondiale de standardisation de la régulation des opérations des titres (valeurs mobilières transigés en bourse, ou en dehors). La qualité de membre de cette instance marque l’ouverture et la reconnaissance mutuelle entre régulateurs de plus de 95% des marchés boursiers mondiaux. L’admission, de manière substantielle, induit l’arrimage du système de réglementation du régulateur qu’est la CMF aux standards internationaux les plus exigeants en la matière. C’est, enfin, la possibilité d’accéder à une ressource documentaire dense et de rester toujours à la pointe des innovations, des bonnes pratiques dans le domaine de la règlementation et l’encadrement du développement des marchés financiers, grâce à la coopération étroite entre les membres, et entre l’organisation et les membres.
La Commission de surveillance des marchés financiers de l’Afrique centrale (COSUMAF) est membre de l’OICV. L’arrivée de la CMF dans cette instance où la sous-région était donc déjà présente n’est-elle pas superflue dans un environnement où beaucoup appellent à la fusion des bourses de Douala et Libreville ?
En ce qui nous concerne, après avoir constaté l’atonie du marché financier camerounais (avec trois entreprises à la cote depuis plus d’une décennie), la promotion du marché, l’information, la formation, la sensibilisation des acteurs ainsi que la communication nous apparaissent comme des actions prioritaires. Ces actions devront permettre d’attirer davantage d’entreprises et de potentiels investisseurs vers ce mode de financement alternatif crédible, fiable, peu coûteux et ouvert à tous les agents économiques : les collectivités publiques ou privées, les entreprises privées, publiques ou parapubliques. S’agissant du rapprochement avec la COSUMAF, comme nous avons convenu lors d’une réunion de travail à Libreville le 23 février dernier, notre coopération vise prioritairement le développement du marché financier en Afrique centrale.