Mali: un nouveau tournant


La décision du leader du groupe terroriste Ansar Dine, Iyad ag-Ghaly, de renoncer à semer le trouble au nord du Mali est certainement appréciable. Elle n’en demeure pas moins suspecte. Parce que le chef d’Ansar Dine n’a pas pris la peine de l’annoncer lui-même mais plutôt, par les soins du président du Haut conseil islamique (HCI), Mahmoud Dicko.

Les troupes d’Ansar Dine sont réputées être féroces. Il est également clair qu’elles ont commis  des dizaines d’attaques récemment. C’est pourquoi le revirement de leur leader est surprenant. Lui qui a dénoncé l’accord de paix et de réconciliation nationale signé le 15 juin 2015 entre le gouvernement malien et les groupes rebelles réunis sous la bannière de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA). A travers cet accord de paix, beaucoup ont cru que le processus de paix malien était véritablement relancé même si ce document de 72 articles ne résout pas les rivalités tribales. Ce n’était évidemment pas l’avis du chef d’Ansar Dine. Non seulement, il avait dénoncé l’accord de paix mais aussi, il avait continué à attaquer les forces maliennes, françaises et onusiennes en mission de pacification au nord du pays.  Plus grave, le leader terroriste a publié en août dernier une vidéo mettant en scène trois soldats maliens capturés lors d’un assaut dans la ville de Nampala, au cours duquel 17 militaires avaient été abattus. De même, il a revendiqué l’assassinat de trois soldats français lors de l’explosion d’une mine au passage de leur convoi avant l’attaque de Nampala à telle enseigne que le gouvernement malien n’a pas encore réagi à la volte-face de Iyag ag-Ghaly .      

Si d’aventure, le leader d’Ansar Dine confirme sa volonté d’œuvrer pour la paix, le processus de paix malien marquerait alors une étape décisive. Depuis huit mois, Iyad ag-Ghaly est en négociation avec le gouvernement de Bamako grâce à la médiation du HCI. Lequel n’a ménagé aucun effort pour convaincre le chef rebelle de revenir à la raison pour trouver une solution définitive à la crise du nord. La nouvelle posture du leader d’Ansar Dine montre que le HCI fait œuvre utile.


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