Mali : de bon augure


On commençait à désespérer de voir l’accord de paix inter-malien se mettre véritablement en place. En effet, il ne se passait pas de semaines sans que le gouvernement malien et les groupes rebelles du nord ne se rejettent la responsabilité de cas de transgression de l’accord de paix d’Alger. Conformément à cet accord, la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA) à l’origine des troubles qui ont failli faire éclater l’unité du Mali, et le gouvernement de Bamako devaient renoncer à la violence et créer des conditions d’un vivre-ensemble qui prenne en compte  toutes les sensibilités sociologiques et politiques du pays. Conformément à l’accord de paix d’Alger signé en 2015,  les premières autorités intérimaires, censées rétablir l’autorité de l’Etat dans les régions du Nord, ont été installées à Kidal.

A coup sûr, il s’agit d’un grand pas  sur le chemin de la normalisation. Certes, le drapeau du Mali n’a pas été hissé sur Kidal, car les susceptibilités persistent, mais il faut se féliciter des bonnes dispositions  des parties en conflit. Mardi dernier pour l’installation des autorités intérimaires de Kidal, une trentaine d’officiels dont l’ambassadrice de France au Mali, les représentants de l’ONU et un ministre malien de l’Administration territoriale ont effectué  le déplacement depuis Bamako. Il y a encore quelques semaines, cela était une entreprise improbable et de nature à jeter de l’huile sur le feu. La première tentative du genre programmée la semaine écoulée a du reste échoué à la dernière minute. La prochaine étape à Kidal sera la mise en place des patrouilles mixtes, chargées de faire respecter l’ordre.

La paix est-elle pour autant de retour ? C’est le vœu de tous. Mais personne n’est dupe, la paix et la réconciliation nationale sont loin d’être gagnées. En tout cas après Kidal, il va falloir installer les autorités intérimaires  des quatre autres régions administratives du nord du Mali : Gao et Ménaka (nord-est) ; Tombouctou (nord-ouest) et Taoudénit (extrême nord). Si cette opération se déroule sans heurts, ce serait un bon signal dans la perspective d’une paix et d’une normalisation durables au Mali. On en est loin pour l’instant. Mais les premiers signes sont encourageants.


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