Malformations urogénitales: soins « gratuits » à Yaoundé


Les consultations préopératoires de 42 cas vont débuter mercredi à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé.

La salle réservée à la campagne de consultation médicale et de reconstruction des organes urogénitaux atteints de malformations  à l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé (HGOPY) est bondée de parents depuis lundi. Accompagnés de leurs enfants dont l’âge oscille entre neuf mois et 18 ans, ils attendent les dernières consultations préopératoires. Parmi eux, Ashlynn Ndjouguela, venue de Bafoussam. « Mon enfant est âgé de neuf mois et est atteint d’une malformation au niveau du sexe depuis sa naissance. C’est de l’hôpital de Bafoussam que j’ai été transférée. Je sais que cette opération va réussir parce que j’ai vu  des cas plus graves opérés avec succès », espère la mère du petit Yoan Kenmegne. « Cette campagne est une aubaine pour nous qui n’avons pas assez de moyens. Nous saluons cette initiative et invitons les autres parents à sauver la vie de leur progéniture. Ce n’est pas une affaire de sorcellerie »,  ajoute un autre  membre de la famille.

Dans le bloc opératoire lundi 14 novembre, 42 cas sont attendus.  32 d’entre eux seront opérés par l’équipe suisse avec l’assistance camerounaise. Les chirurgies des 10 autres patients se feront par le Pr. Mouafo de l’HGOPY avec l’assistance des anesthésistes suisses. Après cette phase préparatoire qui s’achève vendredi, les parents auront droit à la prise en charge psychologique samedi. « Elle permet de leur expliquer les différentes  pathologies. A cela va s’ajouter une séance d’écoute, une sorte d’échanges avec des témoignages de ceux qui sont passés par cette étape », assure un responsable de HGOPY.

Concernant les modalités de prise en charge, une fois consulté, le patient doit débourser la somme de 50 000 F pour être inclus dans le programme. « Le coût réel d’une telle intervention revient à 350 000 F au minimum. Cette baisse des coûts est possible grâce au partenariat avec l’Ong Children Action », indique notre source. 

Entre-temps à HGOPY, l’on prépare déjà d’autres campagnes. Depuis hier et ce jusqu’à demain, 140 malades passent au scanner des spécialistes. « Les patients qui seront pris en charge à la prochaine campagne qui se déroulera dès le premier trimestre 2017 sont auscultés. Mais, il est  permis d’opérer certains cas entre les campagnes », explique notre interlocuteur. La campagne de soins s’achève le 4 décembre prochain. 

Ils ont dit

« Que mon bébé retrouve son état normal »

Gatien Njoume, parent.

« Suite à une consultation après la naissance de l’enfant, le médecin a constaté une malformation et nous a conseillé de rencontrer un spécialiste. Ce que nous avons fait. C’est à travers les journaux que nous avons appris que l’Hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé commence une campagne de consultation et de reconstruction. Nous espérons qu’au terme de l’intervention, la reconstruction sera parfaite et que mon bébé retrouvera son état normal. »

« Cette campagne est une aubaine »

Samuel Nko Obam, parent.

« Mon enfant est âgé de cinq ans et souffre d’une malformation urogénitale. Et cette campagne est une aubaine. L’année dernière, j’ai essayé ces opérations dans d’autres formations sanitaires, mais je n’ai pas pu, à cause de l’importante somme qui m’était demandée. C’est ainsi qu’un médecin m’a parlé de cette campagne et depuis que je suis arrivé, j’ai été bien accueilli. Tout est gratuit. C’est une aide importante qui nous est octroyée. Je crois que mon enfant va retrouver ses formes au terme de son opération. »

“God-sent Experts Have Wiped My Tears”

Faith Tah, from Bamenda.

 “My child is 17 years old, and I have been struggling from one angle to the next without any outcome. I just want to thank God Almighty for this team of experts that have come to wipe away my tears. Today my child is fine, the operation was successful.  I just wish to encourage those still feeling reluctant that no matter what kind of deformation your child has you should bring it to the hospital and stop saying its witch craft because it is nothing but deformation, which could be corrected if you take the right steps”.

« Je demande aux parents de se rendre à l’hôpital »

Pierrette Tchounke, mère d’enfants.

« Mon bébé est âgé de 10 mois. Pour moi, cette campagne est un don de Dieu, une grâce pour rendre un énorme service aux Camerounais que nous sommes. J’ai failli perdre la tête en voyant la malformation de mon bébé. Lorsque j’ai été reçue ici par les médecins, ils m’ont tout expliqué et m’ont demandé de me calmer. Je ne peux que dire merci au Seigneur. J’ai enfin retrouvé le sourire parce que je sais que cette campagne va changer la vie de mon enfant. C’est pour cela que je demande aux parents qui ont des enfants qui souffrent de malformations de ne pas rester à la maison et de ne pas avoir honte. »

Cynthia AKENJI (intern)


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