A l’invitation du président français, Emmanuel Macron, les présidents des cinq pays membres de la force conjointe, G5 Sahel se sont retrouvés hier à Pau en France à l’effet de clarifier l’intervention de la France dans cette région en proie au terrorisme. A l’occasion, les six chefs d’Etat qui se sont retrouvés au 5e Régiment d’hélicoptères de combat (RHC) ont déposé chacun une gerbe de fleurs en mémoire des sept soldats tués le 25 novembre 2019 au Mali au cours d’un accident d’hélicoptères. Par la suite, Emmanuel Macron et ses hôtes se sont retirés pour un huis clos ouvert aux ministres des Affaires étrangères et de la Défense, aux chefs d’état-major des armées et aux chefs des services de renseignement des six pays.
Reporté en raison de l’attaque survenue à Inates au Niger le 11 qui s’est soldée par la mort de 71 militaires nigériens, ce sommet avait pour principal objectif, comme l’a souhaité le président français, de mettre au clair la présence des troupes françaises au Sahel dans un contexte marqué par une poussée du sentiment anti-français. « J’attends d’eux qu’ils clarifient et formalisent leur demande à l’égard de la France et de la communauté internationale. Souhaitent-ils notre présence ? Ont-ils besoin de nous ? Je veux des réponses claires et assumées sur ces questions », a souligné Emmanuel Macron. Une sortie qui n’a pas du tout plu à certains de ses homologues qui ont dénoncé la démarche employée. « Le partenariat doit être respectueux des uns et des autres et je crois que cela est très important, a-t-il affirmé. J’estime que le ton et les termes utilisés avant l’invitation posent des problèmes, parce que ça, c’est le contenu des débats qu’on doit avoir ensemble », a répliqué le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré.
Au-delà de cette polémique, il était aussi question de revoir la stratégie de la force française, Barkhane qui devrait désormais se concentrer sur la zone dite des trois frontières, devenue la cible d’attaques jihadistes récurrentes. Les six chefs d’Etat qui souhaitent une plus grande implication de la communauté internationale dans la guerre contre l’organisation de l’Etat islamique ont pris part hier en soirée à un dîner de travail en compagnie du secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), Antonio Guterres et de plusieurs dirigeants d’organisations internationales.