Il n’y a pas de nouveaux cas de poliomyélite au Cameroun. Mais le pays reste menacé du fait de sa proximité avec des voisins touchés par la maladie. Dès lors et dans la mesure où certains partenaires de la lutte contre cette affection ont réduit leurs appuis financiers, le ministère de la Santé publique (Minsanté) réfléchit désormais au plan B, afin de prémunir les Camerounais de toute nouvelle infection.
C’est ainsi qu’il a entrepris d’élaborer un Plan de transition des acquis de la lutte contre la polio encore appelé « Polio Legacy Planning ». Le budget prévisionnel de ce plan de transition 2017-2021 s’élève à 37 451 489 933 F. Le financement disponible des partenaires techniques, combiné à l’apport de l’Etat, est de 33 511 776 528 F. Il y a donc un gap 3 939 713 405 F à combler.
D’où la réunion organisée mercredi à Yaoundé par le Minsanté, en collaboration avec l’Unicef, pour la mobilisation des ressources auprès des donateurs. Mais aussi pour tendre la perche à de nouveaux partenaires, au regard du retrait progressif annoncé des donateurs traditionnels. Selon le ministre Manaouda Malachie, « c’est un évènement que nous désirons fortement catalytique destiné, à améliorer la couverture vaccinale, à travers la mise en œuvre complète des activités programmées dans le Plan de Transition. Il s’agit d’une véritable refondation de nos logiques d’action en vue de résultats plus probants et plus durables ».
En 2015, le Cameroun a été déclaré exempt de poliomyélite après plusieurs décennies de collaboration fructueuse entre le gouvernement et ses partenaires, notamment l’Initiative mondiale pour l’éradication de la poliomyélite (IMEP). Grâce au financement de cette Initiative au Cameroun, la vaccination de routine a été renforcée. Tout comme le système de surveillance et la capacité d’intervention d’urgence locale, entre autres.
« C’est à nous de fixer le cap des réformes et de conduire, avec l’ensemble des partenaires, le processus qui doit aboutir à la mise en œuvre effective du Plan de transition. Les pouvoirs publics s’engagent à tenir leur part de responsabilité. Nous savons pouvoir compter, dans ce processus, sur la collaboration et l’appui multiforme de nos partenaires », a souhaité le Minsanté.