Lutte contre Boko Haram : Vers une synergie d’actions


Très souvent dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, il est facile pour le personnel judiciaire de glisser dans des dérives qui impactent les droits de l’Homme. Puisque les Etats du bassin du Lac Tchad font face depuis une dizaine d’années à la secte terroriste Boko Haram, l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) avec l’appui des Etats-Unis organise depuis hier une session de formation à l’intention des magistrats et officiers de police judiciaire des pays du bassin du Lac Tchad au sein de cette institution. Une rencontre intellectuelle placée sous le thème : « le rôle du système pénale dans la lutte contre Boko Haram ». Au cours de la cérémonie d’ouverture présidée par le secrétaire général du ministère de la Fonction publique et de la Réforme administrative (Minfopra), Anatole Maïna, représentant le ministre, le directeur général de l’Enam, Bertrand Pierre Sombou Angoula a rappelé que cet échange piloté par les experts a pour but d’apporter une réponse juridique en ce qui concerne le respect des droits de l’Homme en matière de lutte contre le terrorisme. « La justice a un rôle précieux à jouer dans cette lutte et nous voulons avec les partenaires du bassin du lac Tchad, mutualiser nos efforts et nos expériences », a précisé Bertrand Pierre Sombou Angoula.

Pour le facilitateur de cet atelier, Philipe Nsoa, par ailleurs magistrat, la justice joue un rôle central. « Lorsqu’on remonte à la genèse des actes posés, certains prétendent agir en réaction à des comportements qui à leurs sens sont des violations de droit. Et ces actes sont souvent mis sur le dos de l’Etat de sorte que si, à ce type de violence, l’Etat réagit par la violence uniquement, on n’est pas sorti de cet engrenage », a-t-il ajouté. A sa suite, Me Claude Assira, un autre expert indique que dans le cadre de la recherche des solutions, il faut avoir à l’esprit la nécessité de préserver les autres intérêts. C’est-à-dire de voir que si les personnes qui sont jugées le sont dans des conditions qui le justifient. Puisque cet atelier bénéficie de l’appui des Etats-Unis à travers le département de justice, le chargé d’Affaires à l’ambassade des Etats-Unis au Cameroun, Vernelle Fitzpatrick, a rassuré le soutien de son pays dans la promotion des droits de l’homme, de la démocratie et de la justice des droits de l’Homme, des axes de la politique étrangère des USA. Puisque le niveau de menace reste trop élevé, il est important d’apporter des réponses concrètes et coordonnées. D’où l’importance d’une stratégie de lutte commune.


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