Partie de près de 12 millions dans les années 1990, la population camerounaise est aujourd’hui estimée à environ 25 millions d’habitants. Une croissance qui suscite une forte pression sur l’habitat. Seulement, l’offre ne suit pas. Les nombreux programmes de construction de logements sociaux à travers le pays n’ont pas suffi à assurer un toit au plus grand nombre. Dès lors, les constructions anarchiques ont fait leur nid, entraînant un désordre urbain et la pratique de coûts de logement onéreux comparativement au pouvoir d’achat du Camerounais moyen.
Conscient de cette situation, l’Etat a résolu de mettre en place des mesures incitatives permettant aux promoteurs immobiliers privés de réaliser des programmes à caractère social, en appui à ceux qu’il implémente. Dans un communiqué publié le 8 juillet dernier, le ministre de l’Habitat et du Développement urbain (Minhdu), Célestine Ketcha Courtes précise qu’il est question de résorber l’important déficit en logements sociaux et en parcelles constructibles que connaît le pays. Suivant les dispositions de l’article 3 de l’arrêté d’août 2008 fixant les normes d’habitat social, l’appui gouvernemental peut revêtir différentes formes : la mise à disposition du foncier, l’octroi du financement direct ou des facilités fiscales ainsi que la prise en charge totale ou partielle des infrastructures d’approche.
Le communiqué tient lieu d’invitation pour les investisseurs souhaitant bénéficier de cette mesure incitative à déposer leurs dossiers complets auprès des services Minhdu. Ainsi, dans le cadre de la mise en oeuvre de leurs opérations relatives à l’habitat social, les candidats seront évalués selon un certain nombre de critères répartis en deux principaux volets que sont l’aménagement et la construction. S’agissant de l’aménagement, la commission d’étude va se pencher sur la disponibilité du terrain, les plans d’aménagement et les copie certifiée ainsi que le devis descriptif et estimatif des travaux. Les opérateurs devront pratiquer un prix de vente au mètre carré compris entre 6000 F et 8000F pour les parcelles sociales.
Concernant l’aspect construction, les évaluateurs vont se pencher sur les plans architecturaux, la copie certifiée et conforme de l’arrêté du permis de bâtir, le nombre de logements sociaux et de densité à l’hectare soit, 50 logements à l’hectare et le prix de vente prévisionnel.