Le groupe se prépare à accueillir l’Algérie alors que les absences de Toko Ekambi et Choupo-Moting continuent de susciter des débats.
22 joueurs, hormis Yaya Banana annoncé, ont répondu présent hier, pour la première séance d’entraînement des Lions indomptables en vue du match Cameroun-Algérie. Rencontre programmée le 7 octobre prochain à Yaoundé dans le cadre de la 5e journée des éliminatoires de la coupe du monde Russie 2018. Le groupe a donc pris ses quartiers au stade militaire pour ses deux séances quotidiennes, dans une ambiance conviviale. Les esprits sont visiblement tournés vers cette rencontre qualifiée par le sélectionneur national, Hugo Broos, de match de l’honneur. Déjà éliminés, ni le Cameroun, ni l’Algérie n’ont plus rien à gagner dans ces éliminatoires. Mais il s’agit de sortir la tête haute et surtout, d’éviter la dernière place du groupe qui échoit pour le moment aux Fennecs.
Alors, si on s’en tient aux sourires des uns et des autres, peut-on penser que tout va bien dans la tanière alors que le débat enfle autour de l’absence de Karl Toko Ekambi, joueur d’Angers en France ? Hugo Broos, en conférence de presse lundi dernier, a déclaré que le joueur ne souhaitait plus jouer pour les Lions. L’attaquant a démenti l’information en publiant des extraits de sa conversation avec le Team Manager, Alphonse Tchami, où ce dernier lui annonçait n’avoir pas été retenu dans la liste définitive. Sauf que Toko Ekambi aurait décliné une nouvelle sollicitation après la défection d’Eric Maxim Choupo-Moting pour blessure. Ce dernier justement suscite également des interrogations. Blessé, pas blessé ? Beaucoup sont dubitatifs sur les raisons de l’absence du joueur qui a disputé un match de Premier League avec Stoke City samedi dernier. Et on pourra difficilement se faire une idée vu que la prochaine journée est programmée pour le 14 octobre prochain.
Hugo Broos: « J’aime la transparence »
Sélectionneur des Lions indomptables.
Que s’est-il véritablement passé autour de la convocation de Karl Toko Ekambi, accusé d’avoir refusé de répondre à l’appel ?
On a fait une présélection de 28 joueurs il y a près de trois semaines. Et on a dit qu’on va choisir les 23 définitifs plus tard. Je n’avais pas sélectionné Toko Ekambi dans la liste définitive et il a dit : « Comme je ne suis pas avec les 23 maintenant, il ne faut plus m’appeler. Je ne viens plus. » C’est tout. Pourquoi bavarder avec lui alors qu’il dit qu’il n’a pas décliné la convocation ? Nous en avons pourtant la preuve. Dans ce sens, c’est à lui de prendre ses responsabilités. Je comprends très bien qu’un joueur ne rit pas quand il n’est pas sélectionné dans les 23. Je peux aussi comprendre que la déception est si grande qu’il dise de ne plus l’appeler. Mais après, démentir ses propos est incorrect.
Existe-t-il un problème Choupo puisque vous avez abondamment évoqué ses blessures?
Je veux seulement montrer aux gens qui m’interpellent toujours sur le cas Choupo qu’à chaque fois qu’il a été convoqué, il a été blessé. Il a refusé d’aller à la CAN parce qu’il trouvait que je n’avais pas assez confiance en lui. J’ai ensuite eu un entretien téléphonique avec lui et il a dit être disponible. En mars, il était de nouveau avec l’équipe. Je ne sais pas s’il a souvent joué de malchance ou alors s’il utilise la blessure pour ne pas venir et manifester son mécontentement à rester sur le banc. Faut-il laisser un joueur faire un vol de sept heures et demi pour montrer sa blessure et qu’on lui dise : ok tu es blessé, pars ? Depuis février 2016, il a refusé près de 80 % des sélections parce qu’il était blessé. Contre le Nigeria, je l’ai fait entrer pendant 15 minutes, il s’est blessé. Son problème, ce sont ses blessures. Même si j’ai été surpris de le voir jouer le samedi d’après en club. Mais je refuse de ne pas le croire. S’il cherche une excuse pour ne pas jouer, c’est qu’il doit se sentir très mal. Mais moi je le crois.
Selon certains observateurs, vos propos semblent toujours accuser les joueurs?
Lundi, il y a un Camerounais qui m’a dit : j’ai suivi votre conférence de presse. Vous êtes trop honnête et trop transparent. Ici au Cameroun, vous allez avoir des ennuis avec cette façon de faire. Mais je ne vais pas changer. Je n’ai pas de secret pour qui que ce soit. Si un joueur comme Toko nie maintenant ce qu’il a dit, dois-je me taire ? Dois-je tout encaisser et ne rien dire ? J’aime la transparence. Je pense que depuis que je suis ici, je l’ai toujours été même si certains ont remis ça en cause.
Comment parler d’équipe alors qu’il n’y a clairement plus de sérénité dans le groupe ?
Ça dépend aussi des gens de l’extérieur. Ça vient d’eux. Si on lance des rumeurs comme quoi c’est mon Team manager qui fait l’équipe parce qu’il y avait cinq joueurs originaires de la même région que lui, c’est un problème. Si on continue à faire ça, la sérénité ne sera plus jamais la même. On a été cinq semaines hors du Cameroun pour préparer la CAN. Vous avez vu les résultats. Mais chaque fois qu’on est ici, ça recommence. A la fin, qui va payer la note ? C’est moi. Il y aura un nouveau coach et il repartira de là où je suis parti il y a deux ans.