L’inusable main tendue


Ce qu’il convient également de retenir du message du président de la République à la Nation mardi 10 septembre 2019, c’est sa détermination clairement affichée de voir la paix complètement rétablie sur l’ensemble du territoire national en général et dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en particulier. Pour y parvenir, il a décidé de convoquer le Grand dialogue national qui se tiendra dès la fin de ce mois sous la présidence du Premier ministre, chef du gouvernement. Le président de la République a du reste indiqué que prendront part à ces importantes assises, tout ce que notre pays compte comme forces constructives. Une participation qui va s’étendre aux groupes armés qui ont pris les armes contre la patrie. Histoire d’écouter leurs revendications et y apporter des réponses, le cas échéant.

Mais il convient de rappeler que cette attitude du président de la République à l’endroit de ces jeunes qui se sont mis en marge de la légalité n’est pas nouvelle. C’est dans cette mouvance qu’est intervenue l’instruction présidentielle du 13 décembre 2018 portant arrêt des poursuites judiciaires pendantes devant les tribunaux militaires contre 289 personnes qui avaient été arrêtées pour des exactions commises dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Dans la foulée de sa prestation de serment le 6 novembre 2018, après sa brillante victoire à l’élection présidentielle organisée au Cameroun le 7 octobre de la même année, le chef de l’Etat procédait à la création d’un Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR). A travers la mise sur pied de cet organisme, Paul Biya offrait une chance à ses jeunes compatriotes qui choisissaient de déposer les armes de retrouver une place dans la société. Trois centres régionaux de cette structure ont été créés, respectivement à Bamenda, Buea et Mora dans la région de l’Extrême-Nord.

Face à la presse en fin de semaine dernière, le général de brigade, commandant la Région militaire interarmées n°5, Agha Robinson Ndong indiquait qu’une soixantaine de jeunes avaient déjà bénéficié des facilités offertes par le CNDDR. Certains avaient choisi de s’installer dans leurs régions d’origine. D’autres ont préféré retrouver une vie normale ailleurs dans le pays. « Nous allons continuer à déployer les efforts nécessaires pour que ce processus soit pleinement opérationnel » a rassuré le président de la République mardi dernier, dans son discours à la Nation. Ils sont certes nombreux, les Camerounais qui ont été surpris mardi dernier, d’entendre le chef de l’Etat annoncer, parmi les participants aux travaux qui vont s’ouvrir dans les prochains jours, « les groupes armés ». Mais c’était sans doute là, mal connaître l’homme qui s’adressait à eux ce soir-là. Ce « mendiant de la paix » pour qui, l’unité et la stabilité du Cameroun n’ont pas de prix. Ainsi donc, personne ne devra se sentir exclu du processus qui est désormais enclenché pour que les régions du Nord-Ouest et le Sud-Ouest retrouvent pleinement leur place dans l’édification du pays. Les réactions de satisfaction suscitées par la décision du président de la République, à l’intérieur comme à l’extérieur de nos frontières, témoignent à suffisance de son importance. A tous de savoir saisir la main tendue pour ne pas manquer le train de l’Histoire.


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