L’intérêt commun d’abord


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La construction du barrage de la Renaissance sur le Nil ne laisse décidemment personne indifférent. Le gigantisme de ce projet y est pour beaucoup. L’Ethiopie construit ainsi sur le fleuve Nil l’un des plus grands barrages d’Afrique.

L’ouvrage va lui permettre à terme de produire de grandes quantités d’électricité pour alimenter sa révolution industrielle et en vendre aux pays voisins.

Le projet va coûter au moins quatre milliards et demi de dollars que le gouvernement éthiopien et ses partenaires supportent. Et en s’engageant dans ce projet, l’Ethiopie insiste sur le fait que les pays proches de l’ouvrage ne devraient pas s’inquiéter de quelque conséquence fâcheuse.

Bien au contraire. Mais alors que 60 % des travaux sont déjà réalisés, des divergences de vues persistent. L’Egypte ne partage pas l’enthousiasme éthiopien estimant que le barrage pourrait assécher des régions entières de son territoire et mettre en péril au moins un million de personnes.

Sans vouloir prendre le parti de quiconque, il serait peut-être temps qu’Egyptiens et Ethiopiens fassent une évaluation exhaustive de l’impact de la construction du barrage dans l’intérêt des deux parties.

Pour les Ethiopiens « le barrage hydroélectrique ne consomme pas d’eau ». Mais cela ne rassure pas l’Egypte, qui fait déjà face à une pénurie d’eau et tient à garder le contrôle des eaux du Nil. Davantage, les Egyptiens sont convaincus que la construction du barrage éthiopien va entraîner « un problème de sécurité internationale » dans la région.

On en est encore loin heureusement. Mais la « guerre de l’eau » qui couve doit être prise au sérieux. Et toutes les parties prenantes doivent jouer à fond la carte de la concertation. Du reste le succès du barrage de la Renaissance pourrait servir de modèle de coopération et de partage en Afrique où de nombreux grands fleuves traversent plusieurs pays…


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