Limbe: le train-train a repris


Gare routière de Mile Four, Limbe, ce 3 octobre 2017. Comme ailleurs dans ce genre d’endroit, les chargeurs ont le verbe haut et le geste parfois rude. Des dizaines de véhicules, minibus, berlines, taxis et parfois motos meublent l’espace, certains mobiles, d’autres non. Les chargements se font, les destinations sont criées. Plusieurs boutiques, où s’approvisionner en eau, gâteaux ou biscuits sont ouvertes aussi. Dans ce tableau sans cesse mouvant, des vendeurs ambulants, plateau de bananes sur la tête ou seau de brochettes à l’épaule, tracent leur voie. Bref, c’est un jour ordinaire à la gare de Mile Four. « La vie a repris son cours », explique un transporteur, qui se rappelle les décisions administratives appliquées il y a quelques jours.

A Half-Mile, un des principaux carrefours de Limbe, le constat de notre transporteur se vérifie aussi. Quincaillerie, boulangerie, pressing, maison de téléphonie mobile… Les grandes enseignes de la place ont ouvert. Les deux stations d’essence du coin aussi. La circulation, en cette mi-journée ensoleillée, s’écoule en un flot d’engins incessant, ponctué de coups de klaxon et de vrombissements de moteurs qui repartent.

« La ville a été relativement calme dimanche. Limbe est une localité généralement pacifique », explique Christen, un jeune commerçant de tenues de sport et de déodorants. Il ajoute néanmoins que le lendemain, 2 octobre, l’activité n’a pas repris aussitôt. « Les gens sont un peu sortis de chez eux, mais comme c’était sec dehors, ils sont rentrés ». C’est un tout autre scénario qui s’est donc dessiné hier. Le marché était animé, même si un vendeur estimait que ce n’était pas l’affluence habituelle des mardis, jour de grande activité marchande avec les vendredis. « Ces jours-là, les gens viennent même des localités environnantes pour le marché à Limbe », indique une source rencontrée hier. On verra vendredi.

En attendant, le déroulement d’autres activités, hôtelières, de transport, de services divers, etc. étaient visibles dans le chef-lieu du Fako. A la commune de Limbe II, le tableau était semblable. De part et d’autre de la principale route bitumée, vendeurs de fruits, bars, points de restauration proposaient du « concret » aux visiteurs et autres passants. En passant, la propreté de la commune retient l’attention. Tout comme ces travaux en cours au Stade omnisports de Limbe, où une grue est installée, et des échafaudages sur la tribune principale sont visibles depuis la route.

Reactions

 

Molindo Duncan: « A Frank Dialogue »

Mayor, Limbe II Council

« This problem we have is really painful to all of us. Knowing very well that the population here is highly affected. Most of our children are not even going to school, people don’t move freely. It is just as if people have been imprisoned, and we are really praying to God for us to resolve this problem. We pray that the Government should put up a machinery. Dialogue should be open on both sides: the Government and those people involved. And even involve other stakeholders, so that they can sit down and have frank dialogue with open minds. People should be very open, without bringing in politics. I think that would help us to have a sustainable peace within our two regions. »

 

 Louise Ndongo: « Il faudrait de grandes assises »

Commerçante, Limbe

« Pour une paix durable, je pense qu’il faudrait tenir une grande assise. Au cours de laquelle on devrait pouvoir permettre aux populations anglophones de s’exprimer. Ici à Limbe, il y en a qui disent qu’ils ne s’expriment pas, ou alors qu’on ne les écoute pas. Ils ont aussi des revendications liées aux postes, disons aux hautes fonctions. D’autres se plaignent du manque d’activités. Cela dit, si je pouvais aussi m’adresser à l’autre partie, j’inviterais certains anglophones à être plus ouverts, plus hospitaliers envers les Camerounais d’expression française. Ce n’est pas toujours facile ici, les relations avec les gens, pour ceux qui sont francophones. »

 

 Kumfar Jonathan: “ Condemn All Forms Of Violence”

Pastor in Kumba

“We have long passed that age of fighting and killing ourselves. In some areas the whole thing was turned into violence and confrontation which was wrong. I strongly condemn all forms of violence. This is because violence has never been any good way of solving problems. People should learn to pass their messages in a peaceful manner. Such violence brings in looters. I don’t support burning of schools, streets and houses because it is not an answer to any problem. Let the Head of State who is the father of the nation call for dialogue and talk things with his children”


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