« L’hémophilie est une maladie grave et mal connue »


Serges Désiré Takou, Président de l’Association des Hémophiles du Cameroun (AHC).

Pourquoi une semaine entière d’activités de sensibilisation en prélude à la Journée mondiale de l’hémophilie ?

L’hémophilie est une maladie qui est grave, rare et très mal connue. Ceci est valable aussi bien pour le personnel médical que pour tout le monde. C’est pour cette raison que nous lançons la sensibilisation sur une semaine. Le temps de recevoir ceux qui ont entendu parler de l’événement dans les médias, ceux qui viennent à titre de découverte, de curiosité et ceux qui se sont enregistrés pour suivre les sessions d’information.  C’est pour nous une façon de communiquer sur la maladie afin que nul n’ignore son existence.

Quelle est la situation actuelle de l’hémophilie au Cameroun ?

La situation actuelle reste toujours un peu complexe. Même au niveau des hospitalisations ou bien des formations sanitaires, ce n’est pas facile de pouvoir diagnostiquer ce genre de problème. Parce que lorsqu’un malade arrive dans un centre hospitalier et qu’il a un trouble de la coagulation, il est orienté en fonction de sa crise, et cette orientation reste fictive. D’où des difficultés à avoir des données statistiques. 

Peut-on prévenir cette maladie et une fois atteint comment vivre avec ?

Je ne pense pas qu’il y ait un moyen de prévenir l’hémophilie. Il faut dire que c’est une maladie génétique qui touche en majorité les personnes de sexe masculin et rarement celles de sexe féminin. Dans notre contexte africain, on a tendance à croire, et même jusqu’aux professeurs de médecine que l’hémophilie ne touche que les hommes. C’est un problème chromosomique. Et la mère peut donc être porteuse.

Pour les personnes atteintes, la vie avec l’hémophilie est très difficile. J’espère que vous m’avez vu marcher en claudiquant un peu : ça c’est l’une des conséquences de cette maladie. L’hémophilie détériore les articulations et la morphologie. Elle donne une apparence d’un drépanocytaire aux personnes atteintes.  Sur le plan social, la vie est normale.


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