La morosité de l’économie mondiale a été au centre des travaux du G20, le sommet des 20 pays les plus riches du monde, qui s’est achevé avant-hier à Hangzhou au sud-ouest de la Chine. La situation de l’économie planétaire est si préoccupante que la directrice générale du Fonds monétaire international, Christine Lagarde, estime que : « Sans actions percutantes, le monde pourrait souffrir d’une croissance décevante pendant longtemps ». On constate, en effet, qu’après huit ans de crise, le monde n’a toujours pas retrouvé les flux d’investissements d’avant 2008. Non seulement, la reprise demeure faible, mais aussi et surtout, le taux du chômage progresse avec des prévisions de croissance mondiale de l’ordre de 3% en 2017 comme en 2016. Encore faut-il relever qu’en 2015, les échanges se sont fortement crispés.
Le G20 ne pouvait évidemment pas rester insensible face à ce contexte économique défavorable. C’est pourquoi, il suggère de promouvoir une économie mondiale innovante, revigorée, interconnectée et solidaire. Les pays les plus riches croient pouvoir se donner ainsi les moyens d’inaugurer une nouvelle ère de croissance et de développement durable tout en bâtissant une économie plus ouverte et donc qui rejette tout protectionnisme. En principe, l’idée d’une croissance mondiale partagée est bénéfique à toutes les économies du monde. Qu’elles relèvent du G20 ou des économies moins performantes. Toutes les économies n’ont cependant pas la même configuration. Elles ne réagissent pas aux aléas de la conjoncture mondiale de la même manière. Qui plus est, sous le prétexte qu’il tire la croissance mondiale vers le haut, le G20 a généralement tendance à privilégier ses propres intérêts au détriment de ceux des économies plus fragiles. Si ce groupe renonce à la pratique longtemps décriée pour donner un nouvel élan à l’économie mondiale, en garantissant que la croissance réponde aux besoins de tous et soit bénéfique à tous les pays, alors on pourra affirmer que le sommet de Hangzhou a constitué un tournant dans la recomposition de l’ordre économique mondial.