Commentaire.
La présidence américaine du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies n’embarrasse pas outre mesure l’Afrique. L’Union africaine (UA) s’est préparée à un allègement du budget consacré aux opérations de maintien de la paix. L’orientation qui passe par la réforme financière de l’Organisation panafricaine a été renouvelée au 27e sommet qui s’est tenu à Kigali en juillet 2016 et réaffirmée au 28e sommet. Lequel s’est achevé à Addis-Abeba en Ethiopie en janvier dernier.
Le réajustement du financement des activités de l’UA s’impose d’autant plus que pour l’instant, le budget de l’Organisation pour l’exercice 2016-2017, hors opération de maintien de la paix, soit 707 millions d’euros, repose à 73 % sur l’apport des donateurs étrangers à savoir l’Union européenne, les Etats-Unis d’Amérique, la Chine et la Banque mondiale. Conscient de la nécessité d’inverser cette tendance et donc de la nécessité de réduire la dépendance financière de l’UA, le sommet d’Addis-Abeba a confirmé l’opportunité de la réforme financière désormais matérialisée par l’adoption du principe du prélèvement d’une taxe de 0,2 % sur les importations des 54 Etats-membres de l’organisation continentale à l’exception de certains produits de première nécessité. La mise en œuvre de cette réforme a vocation à générer 1,1 milliard d’euros dans les caisses de l’UA dès sa première année d’application.
On comprend donc aisément pourquoi le Rwanda, qui a fortement œuvré pour la mise en place de la taxe Kaberuka, l’a déjà fait approuver par son parlement. Il ne tient qu’aux autres Etats-membres, ayant soutenu le principe de la taxe sur les importations, d’emboîter le pas au Rwanda pour rendre effectif son prélèvement. Avec le renouvellement de sa commission opérée lors du sommet d’Addis-Abeba et les nombreux défis qui interpellent le continent africain, l’organisation continentale est parvenue à un stade où elle ne peut plus se permettre de reculer. Dès lors, il appartient aux Etats-membres de s’acquitter de leurs contributions financières pour permettre à la commission présidée par le Tchadien Moussa Faki Mahamat de rayonner et de faire entendre la voix de l’Afrique.