Décryptage
Cette année encore, le championnat national d’élite pour le compte de la saison 2018 a démarré péniblement, après trois reports successifs. Cet important décalage qui n’augure rien de bon par rapport aux prévisions, est un symptôme supplémentaire des graves maux qui continuent à miner l’organisation du football tant au niveau des clubs qu’à celui des équipes nationales.
C’est aussi la résultante des nombreux dysfonctionnements qui nuisent gravement au respect du calendrier sportif depuis quelques années.
Même sans exclure certaines responsabilités en interne, des sources proches de la Ligue de football professionnelle du Cameroun (LFPC) laissent entendre que la principale cause du démarrage tardif de la nouvelle saison sportive c’est le manque de moyens financiers.
Dans le contexte actuel, on n’a pas besoin d’un sondage pour comprendre que le principal sujet de préoccupation, pour la Ligue comme pour les clubs affiliés, demeure celui du « nerf de la guerre » dont le manque ou l’insuffisance, selon les cas, nuit gravement aux relations entre les différents partenaires appelés à agir en synergie pour produire des résultats à la hauteur des attentes.
Pour l’instant, la survie de la plupart des clubs dépend du bon vouloir d’un poignée de personnes dont l’omniprésente « président », homme à tout faire.
La situation est d’autant plus regrettable qu’à sa création en 2010, la LFPC avait précisément pour missions, entre autres, de faire sortir le football camerounais de l’amateurisme pour l’installer dans un nouveau cadre où le sérieux le dispute à la compétence.
Dans le but de mettre progressivement terme à la précarité ambiante, la Ligue s’était engagée dès le départ à « faciliter la mutation des clubs existants en associations sportives, en sociétés commerciales à objet sportif eu égard la modicité de leurs moyens actuels ».
Il fallait donc s’atteler à la modernisation des méthodes de gestion des clubs afin d’améliorer le traitement des joueurs et encadreurs. Pour remplir ces nobles missions, la Ligue elle-même avait besoin de moyens d’action conséquents.
Dès le départ, l’appui de l’Etat a été déterminant, à travers le versement des subventions destinées au fonctionnement de la Ligue et à celui des clubs. L’aide étatique aux clubs devait servir en priorité au paiement des salaires des joueurs des Ligue 1 et 2. Aux côtés de l’Etat, la Fédération doit aussi verser à la Ligue une subvention annuelle dont la régularité est problématique.
Le partenariat signé récemment avec une compagnie de téléphonie mobile pouvait servir aussi de bouffée d’oxygène mais ses retombées se font toujours attendre.
On se rappelle dans son rêve de « rendre le football professionnel camerounais crédible », le président de la Ligue avait annoncé des grands chantiers évalués en dizaines de milliards de francs. Outre les sponsors, il comptait;
« rendre effectives les incitations fiscales que l’Etat accorde au football professionnel à travers la mobilisation des ressources nécessaires pour le financement des activités et le paiement régulier des salaires aux joueurs et encadreurs ».