L’accord de paix signé, avant-hier à Rome en Italie, balise le chemin de la normalisation en République centrafricaine. La reprise des violences communautaires en mi-mai, notamment les exactions commises au quartier musulman de Bangassou avaient exaspéré le gouvernement centrafricain, les forces de maintien de la paix, les partenaires au développement ainsi que les partis politiques, les populations et les organisations de la société civile. Ces dérapages ont surtout failli plonger la RCA dans une nouvelle période d’incertitudes, semblable à la crise aiguë ayant duré de 2013 à 2016.  

Sous l’égide du département des affaires politiques de l’Organisation des Nations unies avec lequel elle collabore, la communauté catholique Sant’Egidio basée à Rome n’a cependant  jamais baissé les bras, malgré l’acharnement des extrémistes à saboter ses efforts de paix en Centrafrique. La persévérance de cette communauté commence à porter des fruits, puisqu’elle a obtenu du gouvernement et de 14 groupes armés un accord prévoyant un cessez-le-feu immédiat sur toute l’étendue du territoire centrafricain. Les principales bandes armées qui se recrutent parmi les anti-balaka et les ex-séléka figurent parmi les signataires de l’accord de paix. Cet accord est le signal de l’hirondelle qui annonce le printemps. Aucun Centrafricain n’a intérêt à l’étouffer.

Dans un contexte où 50 à 60 % du territoire centrafricain demeure sous le contrôle des bandes armées, il appartient aux groupes signataires du nouvel accord de paix de respecter l’engagement pris à Rome en se soumettant au processus de désarmement, démobilisation et réinsertion (DDR) pour lequel d’importants moyens ont été mobilisés. En dehors de la paix, il revient également à ces groupes d’œuvrer pour la réconciliation nationale et le redressement économique qui sont les autres dimensions du programme du chef de l’Etat centrafricain, Faustin Archange Toudéra.