Le beau geste de paix


Acte de clémence d’une forte portée symbolique, la décision prise ce 13 décembre 2018 par le président de la République, Paul Biya, de mettre un terme aux poursuites judiciaires pendantes devant les tribunaux militaires contre 289 détenus dans le cadre de la crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest participe à n’en point douter d’un souci manifeste d’apaisement. Il est incontestable, en effet, que les violences ponctuées de destructions multiformes et atteintes graves à l’intégrité physique de paisibles citoyens, ont causé un grave préjudice à la Nation. D’où les poursuites engagées devant les tribunaux militaires contre ces justiciables. Afin que les mis en cause puissent répondre de leurs actes.

Pour autant le président Paul Biya, connu pour un humanisme longtemps éprouvé, a opté une fois de plus pour une résolution des tensions socio-politiques qui en ont résulté par la voie de la tolérance et du dialogue. Et ce, dans l’intérêt de préserver et de consolider la cohésion et la solidarité que beaucoup envient au Cameroun à travers le monde. L’exercice, il faut le dire, n’a rien d’une sinécure, au regard de la complexité de la mosaïque que constitue le berceau de nos ancêtres. Légaliste invétéré, attaché au respect de la loi fondamentale dont il est par ailleurs le principal garant, Paul Biya connu par ailleurs pour sa pondération et sa passion pour une Nation unie et soudée en vue de son plein accomplissement, a usé de ses prérogatives constitutionnelles, pour donner une nouvelle chance à la paix. Une décision qui ne surprend guère quand on sait que cet homme d’Etat pondéré a fait de la culture de la paix et de la tolérance, un quasi code de conduite.

Le beau geste d’apaisement de Paul Biya intervient dans un contexte marqué par des défis d’envergure pour le Cameroun, dont le moindre n’est pas la réussite du septennat des Grandes opportunités, qui doit permettre d’imprimer à l’économie nationale une nouvelle dynamique et de mettre résolument le Cameroun sur les rails de l’émergence. D’où l’urgence qu’il y a à rassembler ses fils pour qu’ils travaillent ensemble à atteindre cet objectif. Il est manifeste au regard des mesures qu’il a prises ou prescrites depuis sa prestation de serment le 6 novembre dernier : la création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réinsertion des ex-combattants, la nomination et l’installation de ses membres que le président Paul Biya met tout en œuvre pour un retour rapide à la normale dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Il appartient désormais à nos compatriotes qui se sont égarés de saisir cette main tendue du père réconciliateur.

Au total, la décision prise hier par le président de la République, à la suite de celle du 30 août 2017 qui avait permis la libération de Félix Agbor, Fontem Aforteka’a Neba, Paul Ayah Abine et autres s’inscrit en droite ligne de la volonté quasi obsessionnelle de Paul Biya de privilégier en toute circonstance l’unité du Cameroun. Une unité que tous ses fils et filles ont en partage et à l’édification de laquelle, ils doivent s’atteler au quotidien, dans le respect de leurs différences qui sont en dernier ressort source d’enrichissement inestimable.


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