Il y a tout juste un an (6 avril 2019) que le référentiel Made in Cameroun a officiellement été présenté au public à Edéa lors d’une foire d’exposition des produits locaux, et le document remis au secrétaire général du ministère en charge des Mines. Il s’agit ici, du dernier label créé par l’Association des entrepreneurs ingénieux d’Afrique, le ministère en charge des Mines et AB Certification Afrique Subsaharienne SA.
Aujourd’hui, le Cameroun tend vers une centaine de produits labellisés : on les trouve dans les cosmétiques, l’agroalimentaire (farine de plantains, cacao, les boissons naturelles, le vin de même que des produits de santé. Un très grand nombre d’entreprises locales sont concernées. « Ce label a permis à nos entreprises d’avoir un souci d’amélioration continu. Le Made in Cameroon prouve que nos produits sont constitués à 90% de matières premières issues du terroir et donne également une certaine assurance à nos PME», explique Florence Lissouck Mouaha, chef d’entreprise.
S’agissant de son fonctionnement avec les petites entreprises, Jacques Ndedy, administrateur-directeur de AB Certification Afrique subsaharienne SA explique que le procédé est bien huilé. Sur la base d’un rapport émis au terme d’un diagnostic effectué par un cabinet d’audit, un comité de labellisation statue et octroie ou non le label Made in Cameroon à une marque ou une entreprise pour une durée de trois ans. Celle-ci reçoit également des logos à apposer sur les différents produits sélectionnés. Une demande d’extension du champ de labellisation à d’autres produits de la marque, déposée par la société requérante, est nécessaire. Une autre option est cependant possible. Il s’agit de ce qu’on appelle le « label probatoire ». Valable pour une durée d’un an, il est obtenu une fois que certains critères spécifiques sont rassemblés. Si l’entrepreneur répond à l’ensemble des exigences mises en place, alors le label peut changer de statut et passer à trois ans.
L’administrateur-directeur indique qu’il s’agit d’une approche permettant aux très petites entreprises et aux petites entreprises de se mettre à niveau, à moindre coût. Mais au-delà de ce tableau reluisant, les entrepreneurs font face à certaines difficultés. La plupart expliquent que les grandes surfaces demandent à des entreprises labellisées, des certifications de conformité de l’Agence des normes et de la qualité du Cameroun alors qu’il n’y a pas de normes précises à ce niveau. L’on fonctionne avec une loi caduque, celle de 1996 », regrette Jacques Ndedy. Sans oublier les coûts élevés des analyses des produits en laboratoire. « Il faut par exemple 100 000 F pour certifier la qualité d’un produit», se plaint-il. Cependant,l’on note tout de même des perspectives réjouissantes.Les services proposés par l’Agence de promotion des petites et moyennes entreprises visent à combler de plus en plus les attentes de ses partenaires.