La décrispation


Le Rwanda et la République démocratique du Congo gagnent plus à coopérer qu’à se  mépriser. La récente visite du président congolais, Joseph Kabila, dans le village frontalier de Rubavu à l’ouest du Rwanda l’atteste.

Depuis plusieurs années, Kigali accuse le voisin congolais d’héberger des anciens responsables du génocide rwandais de 1994. Il s’agit notamment des rebelles hutu des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), actives dans les provinces congolaises du Nord et du Sud-Kivu qui sont constituées des anciens membres hutu des Forces armées rwandaises et des milices interahamwe. Pour sa part, Kinshasa reproche au Rwanda de soutenir des groupes rebelles sur son sol. Les exactions commises par les groupes armés à la frontière entre les deux pays ont généralement entretenu la tension et la suspicion  entre les deux pays. Or, la vérité est que ni le Rwanda, ni la RDC ne contrôlent ces troupes dangereuses pour chacun des deux pays. Les deux voisins  ne pouvaient donc pas prétendre se nuire à travers ces bandes de malfaiteurs attirés par les richesses du sous-sol congolais, le désir de déstabiliser les deux Etats  et  la volonté d’y jouer un rôle politique. Les présidents congolais, Joseph Kabila, et rwandais, Paul Kagame, l’ont compris. C’est pour cette raison qu’ils ont opté pour la décrispation de leurs relations. La  consolidation de la coopération sécuritaire a été, à juste titre, au centre des échanges de Rubavu. Cette coopération va notamment se traduire par la relance de la lutte contre les forces négatives et l’établissement d’un mécanisme fort pour le partage des renseignements entre les deux Etats.  S’agissant, par exemple, de la lutte contre les FDLR, les opérations en cours, depuis trois ans, se poursuivent  montrant ainsi l’utilité d’intensifier la coopération militaire  entre le Rwanda et la RDC.

Autant il a semblé important  de raffermir les liens sécuritaires, autant il a été  opportun de redynamiser  la coopération bilatérale dans les domaines du commerce transfrontalier et  de l’énergie. De sorte que les relations entre les deux voisins se renforcent  sur la base des intérêts réciproques.


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *