Au-delà de tout aspect compétitif, il était davantage question de mettre en avant la facette fédératrice du songo. Les différents clubs de passionnés de ce jeu patrimonial de l’aire culturelle Fang-Beti de la ville de Yaoundé n’ont pas toujours l’opportunité de se retrouver. D’où l’engouement rencontré le 10 février au « Tournoi de l’amitié » organisé au quartier Nkolndongo, avec l’accompagnement du Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola).

Dans une ambiance classique de songo empreinte de joutes oratoires, de railleries et de marketing de l’ego, huit clubs se sont inscrits sur la ligne de départ. Il s’agit de Nkolndongo 1 et 2, Ekoumdoum, Awae, Obobogo, Nkomo, Kondengui et Elig-Essono.

Dans la maîtrise du jeu des tranchées alliant calcul mental, stratégie et notions de logique, le grand vainqueur du tournoi est le club d’Elig-Essono. Ce dernier a remporté le challenge par équipe avec le même nombre de points que celui d’Obobogo.

En individuel, Dieudonné Abanda du club d’Elig-Essono a terminé en maître. Il s’est défait d’Ondoua du club d’Ekoumdoum. « Maître » Abanda termine aussi meilleur joueur de la compétition en totalisant à lui seul 38 points.

Il faut préciser que ce tournoi a bénéficié de l’accompagnement du Centre international de recherche et de documentation sur les traditions et les langues africaines (Cerdotola). Selon le promoteur du tournoi, Pierre Lamour Ella Ondoua, d’autres initiatives similaires seront mises sur pied au cours de l’année dans les différents arrondissements de Yaoundé.

Au final, les meilleurs clubs se retrouveront pour déterminer le champion de la capitale. Antérieurement cantonné aux peuples de la forêt, le songo est désormais une activité ludique prisée par les ressortissants de toutes les aires culturelles du Cameroun. À cet effet, une réflexion est ouverte pour la création d’une fédération de jeux patrimoniaux, ou l’établissement d’une fédération spécifique de songo.