Insertion des sourds et malentendants : dites-le en signes !


L’introduction du langage des signes dans l’enseignement et les services publics est la préoccupation majeure d’un symposium national ouvert hier à Yaoundé. Organisé par l’Organisation camerounaise pour le développement des sourds (OCDS), ce colloque de deux jours, s’inscrit en droite ligne de la 2e Journée internationale de la langue des signes célébrée tous les 23 septembre de l’année. Pour les organisateurs, il faut promouvoir cette langue non-verbale qui va mal. 

Dans son discours de bienvenue, Marcellin Atangana, président de l’OCDS et de la coalition des langues des signes camerounaises a passé en revue les difficultés auxquelles font face les sourds et les malentendants au quotidien. Notamment l’accès aux installations et services publics. « De nombreux services ne sont accessibles que par téléphone, ce qui représente un obstacle insurmontable pour les personnes sourdes et malentendantes », a-t-il indiqué. Bien plus, ces derniers sont confrontés aux difficultés liées à la culture. « Trop de lieux culturels restent inaccessibles aux personnes sourdes. Seuls quelques-uns sont équipés d’aides techniques. Le sous-titrage des films se limite aux productions en version originale », a-t-il poursuivi. Il en est de même en ce qui concerne le volet de la justice, basé sur l’audience de l’oralité où la pratique judiciaire peut s’avérer inadaptée. Outre ces aspects, l’enseignement, la formation professionnelle, la santé, le transport, la sécurité civile, entre autres ont été relevés. Ces volets présentent comme l’a indiqué Marcellin Atangana, une carence qui renforce l’isolement social, intellectuel et affectif. 

A titre indicatif, au Cameroun, vivent plus de 30 000 personnes sourdes et 300 000 autres, présentant des troubles auditifs. Pour les personnes sourdes et malentendantes qui communiquent en langue de signes, « il n’y a souvent pas suffisamment d’interprètes à disposition. Ainsi, on dénombre 10 pour environ 30 000 sourds au Cameroun », a chiffré le président de l’OCDS. Les travaux qui durent deux jours visent ainsi à  « travailler d’abord en groupe avec toutes les associations, pour voir comment on peut développer la langue des signes, l’éducation des sourds, leur accès à justice afin de réaliser un document qui sera proposé au gouvernement sur le plein épanouissement des sourds », a souhaité Marcellin Atangana


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