Réunis récemment à Bertoua, les acteurs veulent relever la production à une valeur de 25 milliards F au lieu de 17 milliards actuellement.
Le charbon a une place de choix dans l’économie camerounaise. Selon les spécialistes du ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF), actuellement, la valeur du charbon mis sur le marché est de l’ordre de 17 milliards de F par an. Dans cette enveloppe, environ 12 milliards de F sont issus de l’exportation. Aujourd’hui, la tendance vise à relever cette valeur à près de 25 milliards de F, soit 20 milliards qui proviendraient de l’exportation. Il n’est pas à négliger que cette activité génère des emplois nouveaux et consolide ceux existants. En vantant tout le bien du charbon, Mahamat Habibou, directeur de la promotion et de la transformation des produits forestiers, estime que les pouvoirs publics sont déterminés à reprendre en main cette filière mal connue de l’industrie. C’était récemment, à Bertoua, à la faveur d’un atelier organisé sur les opportunités de ce secteur en friche. L’enjeu des discussions a consisté à voir quelles pistes emprunter en vue d’optimiser ce créneau, en pleine croissance dans la région de l’Est.
La filière bois-énergie contribue au Cameroun pour plus de 80% de la consommation totale d’énergie domestique, selon l’Institut national de la statistique. Bien plus, la consommation annuelle en bois de feu et de charbon de bois est estimée à plus de huit millions de m3, selon la FAO. La région de l’Est, dispose des points de production de charbon, mais il existe un problème d’écoulement vers les zones de consommation. A Kousseri dans l’Extrême-Nord, les prix sont attractifs : un sac de 100 kg est vendu à 10 000F, en période de pénurie. « C’est pourtant une opportunité, hélas plombée par les tracasseries », confie Désiré Tchigankong, point focal de la GIZ/Extrême-Nord. Le problème de cette filière se trouve aussi au niveau de la structuration, de l’organisation et surtout de la capacité à planifier les opérations, à gérer la ressource, les transports, la transformation et à maîtriser le marché.