Commentaire.
L’article 23 de la loi-cadre du 6 mai 2011 portant protection du consommateur au Cameroun précise clairement les missions des associations de protection des droits des consommateurs. Et ces droits se limitent à certains domaines. Il s’agit notamment de la promotion et de la protection des intérêts du consommateur, la représentation des intérêts individuels et collectifs des consommateurs auprès de l’Etat et des fournisseurs ou prestataires des secteurs publics privés. Ces mêmes associations sont également là pour assurer la collecte et le traitement des informations objectives sur les biens et services qui existent sur le marché et la mise en œuvre des programmes de formation et d’éducation du consommateur.
Mais d’où vient vient-il que ces dernières semaines, ces personnes chargées de protéger les consommateurs se transforment en bourreaux dans les marchés, soutirant des sommes indues aux commerçants pour une raison ou une autre ? Alors même que les consommateurs camerounais font face à beaucoup de problèmes pour lesquels ils ne reçoivent pratiquement aucun soutien de ces associations. Lesquelles sont censées les représenter, les défendre auprès des pouvoirs publics et autres entreprises qui souvent ne cherchent que le profit au détriment de la qualité des services rendus et offerts aux usagers.
On attend donc de ces porte-paroles du consommateur qu’ils dénoncent, défendent, au lieu de semer la confusion sous le prétexte du non-respect des lois commerciales. On attend de ces associations qu’elles éduquent les populations, en les amenant à mieux connaître leurs droits et leurs intérêts. Et surtout, qu’elles dénoncent les abus pour demander réparation. C’est ça leur couloir, leur domaine de compétences, pour lequel elles tardent pourtant à convaincre.
Le contrôle et la répression des fraudes est du ressort d’autres acteurs que sont le ministère du commerce et les forces de l’ordre. Eux-seuls doivent réclamer des dommages le cas échéant. Et encore, chacun, ici aussi, a ses prérogatives.