Imprimerie nationale: le Mincom promet la réhabilitation


Vendredi dernier, le staff dirigeant et le personnel de l’Imprimerie nationale n’ont pas caché qu’ils fondaient tout leur espoir sur René Emmanuel Sadi, ministre de la Communication et tutelle technique. L’entreprise qu’il visitait souffre de mille maux : infrastructures vétustes, créances gelées, baisse de la production et du chiffre d’affaires, climat social précaire. Le représentant du personnel a décrié le fait que « le nombre de machines en production n’a cessé de diminuer réduisant le parc… Toutes les machines à grand format d’impression sont à l’arrêt… », regrette Firmin Koague.

Le parc de machines à petit format est passé de dix à quatre seulement. Les commandes, par contre explosent atteignant un chiffre cumulé de sept milliards en 2018. Mais on n’a pu réaliser que…trois milliards à cause d’un manque criard de consommables. « Le magasin de papiers vierges est constamment vide, les livraisons de papier se déroulent au compte-goutte », relate Firmin Koague.

« Certaines machines ont plus de 30 ans, l’endettement de l’entreprise est insoutenable. La dette contractée à la CNPS s’élève à 1,9 milliard de F cumulée depuis 2003 (des sommes prélevées sur les salaires et non reversées). Notre tension de trésorerie est due au faible taux de recouvrement de nos créances.

L’ardoise du ministère des Enseignements secondaires s’élève à 260 millions…Nos dossiers de recouvrement sont déposés, mais rien », explique Walter Paul Komo, le directeur. « L’Imprimerie nationale aspire à respirer l’air frais, mais la santé financière n’est pas bonne », se plaint-il. L’institution a reçu l’an dernier du gouvernement un appui financier de 400 millions de F pour réhabiliter les équipements.

Deux machines livrées dans ce cadre ne sont pas encore en production parce que, explique le directeur, les travaux d’aménagement de l’espace d’installation sont en cours sur deux volets : le génie civil, le froid et la climatisation. Les fournisseurs allemands qui vont les installer sont attendus à mi-mars.

La création de cette entreprise emblématique remonte en 1920 sous la colonisation française dont l’autorité transféra de Buea à Yaoundé une imprimerie installée par les Allemands en 1903. Elle emploie 324 personnes qui ont des doléances non encore satisfaites et exposent l’entreprise à un climat social fragile. René Emmanuel Sadi a pris acte des desideratas exprimés par le personnel et le top management et a suggéré un processus de réhabilitation sur deux axes : technique et financier d’une part, juridique et institutionnel d’autre part.


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