Dr. Georges Alain E, Directeur de la Lutte contre la maladie, les endémies et les épidémies au ministère de la Santé publique.
Y a-t-il menace de méningite au Cameroun en cette saison sèche ?
Oui ! Il y a menace parce que la forme de méningite qui crée l’épidémie sévit très souvent en saison sèche. La partie septentrionale du pays est la plus exposée, même si les régions du Sud-Cameroun ne sont pas épargnées. Le risque, sous toutes les formes épidémiques, commence dès le mois de novembre. Cette menace existe depuis toujours. Elle est latente. La première chose à faire, c’est la sensibilisation. La méningite, comme la plupart des épidémies, se prévient par des mesures simples d’hygiène et d’assainissement : se laver les mains, se protéger le nez. C’est par la toux et les voies respiratoires qu’on se contamine. Le ministère de la Santé publique doit aussi sensibiliser les populations en prenant des dispositions pour qu’en cas d’épidémie, la maladie ne se propage pas.
Les symptômes de la méningite sont-ils semblables à ceux du paludisme ?
Toutes les maladies infectieuses (le paludisme, la méningite, la fièvre) commencent de la même façon : poussée de température, maux de tête, nausée, vomissements, éruption cutanée, voire saignement. Toutes ces maladies ont à peu près le même tableau clinique. C’est pourquoi il faut consulter le médecin dès les premiers signes. Ces signes, lorsqu’ils se manifestent à la fois, suffisent pour donner l’alerte. Toutefois, la raideur du cou du patient est un symptôme avant-coureur. Mais dans une formation sanitaire, des examens spécifiques permettent de poser le bon diagnostic.
Comment se prémunir contre la méningite?
Outre les mesures d’hygiène, il existe un vaccin contre la forme de la méningite qui crée l’épidémie. Mais ce n’est pas un vaccin d’administration automatique. Il est utilisé dans des circonstances spécifiques, notamment en situation d’épidémie où des vaccinations de masse sont faites pour les populations exposées. De manière individuelle, il est conseillé à ceux qui vont dans des zones à risque de se vacciner. Les vaccins sont accessibles et disponibles.