Les fêtes de fin d’année approchent. Elles sont généralement marquées par d’intenses mouvements de personnes et de biens et une activité commerciale accrue. C’est aussi une période au cours de laquelle les malfrats sont particulièrement actifs dans nos villes et villages, à la faveur des opportunités de gain facile qui se présentent ainsi que de la baisse de la vigilance des uns et des autres. Dans certaines localités frontalières, les bandes armées peuvent également exploiter l’ambiance festive pour s’attaquer aux forces de défense et de sécurité ainsi qu’aux populations. On comprend donc pourquoi les gouverneurs de région tiennent ces jours-ci des réunions de coordination administrative, de maintien de l’ordre et de sécurité. Histoire d’évaluer la situation sécuritaire qui prévaut sur le terrain afin de prendre les mesures qui s’imposent pour que la paix sociale soit rétablie ou préservée, selon le cas. Si, dans les régions réputées paisibles, la lutte contre le grand banditisme et la criminalité qui y est associée sont la préoccupation majeure, l’enjeu est différent dans les régions frontalières. Notamment l’Extrême-Nord, l’Est, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest. Dans ces quatre régions en effet, les forces de défense et de sécurité doivent rester en éveil pour ne pas se faire surprendre par l’ennemi. Dans la région de l’Extrême-Nord, l’intensité des attaques de Boko Haram a certes diminué mais les combattants de la secte terroriste, bien qu’affaiblis et militairement vaincus, conservent une capacité de nuisance que nul ne saurait ignorer. En témoigne, récemment, la recrudescence des attaques dans la région du Lac Tchad, provoquant la tenue, le 29 novembre 2018 à N’Djamena (Tchad), d’un mini sommet qui a été consacré à la lutte contre le groupe djihadiste par les autorités de la Commission du bassin du Lac Tchad. Citons également les attentats-suicides perpétrés le 28 novembre dernier et qui ont blessé 29 personnes à Amchidé au Cameroun. Puis, les raids contre les positions de l’armée nigériane qui a perdu plus d’une centaine de ses soldats toujours dans la région du Lac Tchad. En tout cas, le « regain » des attaques montre bien que Boko Haram n’a pas dit son dernier mot. Dans la région de l’Est qui partage une partie de sa frontière avec la Centrafrique, on note une stabilisation de la situation sécuritaire qui s’est d’ailleurs consolidée, de source officielle. Tandis que dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, l’armée est à l’œuvre en ce moment pour que la situation revienne à la normale. Le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration que vient de créer le chef de l’Etat Paul Biya, ouvre dans ce contexte, une réelle perspective de désescalade et une porte de sortie aux membres des groupes armés désireux de déposer volontairement les armes, après l’offre de paix formulée par le président de la République dans son discours d’investiture le 6 novembre 2018. En tout état de cause, la vigilance doit être de mise pour que les fauteurs de troubles soient hors d’état de nuire.