Comment doit-on se comporter pour éviter la propagation du Coronavirus ?
Vu que le virus est partout dans le monde, il faut être vigilant parce que le plus grand risque qu’on aura c’est une importation c’est-à-dire quelqu’un qui amène ça de l’étranger. Ce qui s’est passé avec ce patient. Raison pour laquelle j’insiste sur la vigilance. Pour ceux qui sont au Cameroun, il faut respecter les mesures d’hygiène. Et pour les Camerounais qui sont à l’étranger et dans les zones affectées, il serait mieux qu’ils suspendent leur voyage, question pour eux de protéger leurs familles. Si par contre un Camerounais se rend dans l’un des pays où il y a l’épidémie, il doit se mettre en quarantaine, sans contact avec les gens, le temps de s’assurer qu’il n’est pas infecté. Et s’il a quelque chose, qu’il n’hésite pas à nous contacter. Il est nécessaire que chacun pense ressort se protéger et à protéger sa famille.
En dehors de Yaoundé, y a-t-il des salles d’isolement dans les autres villes du pays et quelles sont leurs capacités d’accueil ?
Nous avons demandé à chaque hôpital régional de disposer au minimum d’une salle d’isolement avec deux lits. C’est déjà le cas à l’hôpital Laquintinie de Douala où il y a à peu près dix lits. Chaque hôpital régional a aménagé une salle d’isolement pour pouvoir mettre des patients en isolement. A Yaoundé, notamment à l’hôpital central où il n’y avait que deux lits, le nombre est passé à dix. Idem à l’hôpital général où on comptera bientôt une vingtaine de lits.
Le gouvernement a-t-il dégagé des moyens financiers, matériels et humains nécessaires pour le fonctionnement adéquat des espaces d’isolement ?
Le dispositif a été renforcé dans les aéroports et les salles d’isolement, à savoir du matériel pour la surveillance : des caméras, des flashs, des équipements de protection du personnel, les médicaments, etc. Le personnel a été affecté avec du matériel roulant. Actuellement nous procédons à leur recyclage. Le gouvernement a dégagé des fonds pour que toutes les dispositions soient prises pour un fonctionnement optimal de ces espaces. Sans oublier les partenaires qui apportent leur appui. Grâce à tout ce soutien, on dispose d’un laboratoire capable de poser le diagnostic et le test. Lesdits dispositifs vont monter en puissance en fonction de l’évolution. Pour le moment, on arrive à maîtriser la situation et tant que l’épidémie progresse ailleurs, on doit s’attendre tous les jours à de nouveaux cas.
Le fait de filtrer les entrées dans les aéroports et les frontières du pays peut-il contribuer à limiter l’importation du Coronavirus au Cameroun ?
Quelles que soient les mesures qu’on prendra, cela n’empêchera pas au virus de s’infiltrer dans le pays. Vous voyez par exemple que c’est parti de la Chine vers les pays européens. Ce n’est pas parce que ces pays ne mettent pas des mesures en place. Le plus important est de détecter le plus rapidement possible le virus dès qu’il entre dans le pays et d’empêcher qu’il ne se propage autour de soi. Et cela passe par la sensibilisation des populations. Si j’ai été par exemple dans pays à épidémie, que je me mette en quarantaine pendant quatorze jours avant de revenir au Cameroun. Ou si je suis dans un pays à épidémie étranger et que je doive venir au Cameroun, je dois suspendre mon voyage sauf en cas de force majeure. Sans oublier bien sûr les mesures d’hygiène appropriées.