95,6%. C’est le taux de guérison des malades atteints de l’hépatite virale C recensés dans la ville de Yaoundé. Il s’agit là du résultat d’une étude menée par le Laboratoire de recherche sur les hépatites virales et la communication en santé. Cette branche de la Faculté de Médecine et des Sciences biomédicales de l’Université de Yaoundé I a réalisé cette étude grâce aux financements de la firme pharmaceutique «Pharmaces Foundation». Rendus publics le 5 février dernier, les résultats redonnent ainsi de l’espoir aux malades atteints de cette pathologie.
Réalisés sur un échantillon de 191 patients adultes mis sous traitement d’un groupe de médicaments appelé « Antiviraux d’action directe » pendant un an, les tests ont abouti à d’excellents résultats. « Nous sommes dans la mouvance de ce qu’on appelle l’élimination de l’hépatite virale C d’ici quelques années au Cameroun et dans le monde. Il fallait, avec les nouveaux médicaments qui sont plus efficaces, d’introduction récente au Cameroun et pas connus de tous les médecins, montrer qu’avec ce traitement la guérison est possible. Car, il y a une forte menace de manière générale. Face à cela les pouvoirs publics en ont fixé le cap en œuvrant considérablement à la baisse des prix des médicaments », explique le Pr. Njoya Oudou, point focal des hépatites virales au ministère de la Santé publique.
Avec une prévalence allant de 1 à 27%, le Cameroun est le deuxième pays le plus touché par l’hépatite virale C en Afrique après l’Egypte. « La nouveauté est que l’hépatite virale C est curable. C’est pourquoi on peut penser que dans un avenir proche, on pourra éliminer cette maladie », ajoute le spécialiste.
Une fois la restitution des résultats de cette étude faite, « il sera question de passer au plaidoyer auprès du ministère de la Santé publique et d’autres bailleurs de fonds pour leur montrer que c’est une chose réalisable. On pourra continuer à baisser les prix et négocier l’accès au traitement à un plus grand nombre et surtout décentraliser la prise en charge », conclue le Pr. Njoya Oudou.