Henri Eyebe Ayissi: « Il y a de la richesse dans la terre »


Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (MINADER).

Monsieur le Ministre, quelles sont les opportunités qu’offre le secteur agricole aux jeunes ?

Je vous remercie de l’opportunité que vous me donnez pour intervenir dans le cadre du message du chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya à la Jeunesse. Il faut préciser, en rappel que, l’Agriculture figure dans les préoccupations majeures du président de la République comme une alternative sérieuse de notre économie. Depuis son message à la jeunesse, l’année dernière, le chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya, a clairement indiqué aux jeunes que l’Agriculture constitue une opportunité majeure d’insertion socio-économique, à la fois pour l’emploi et l’auto-emploi dans le cadre des métiers agropastoraux. Cela étant dit, il faut savoir que le secteur agricole regorge d’une niche importante d’opportunités.

D’abord par la formation, les jeunes qui veulent se lancer dans l’Agriculture, peuvent obtenir du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, les parcours et les qualifications qui les prédestinent à un itinéraire professionnel dans les métiers agropastoraux. Le ministère de l’Agriculture et du Développement rural dispose d’une offre de formation de près de 300 établissements qui recrutent à tous niveaux d’études, y compris les sans diplômes. Ces établissements sont repartis en Ecoles de Formation Agricole et Rurale, qui comprennent : les Collèges Régionaux d’Agriculture (CRA), les Ecoles de Formation de Spécialistes en Développement Communautaire (EFSDC). Les Ecoles de Formation des Spécialistes en Coopération (EFSC), en Infrastructures et Equipements Ruraux (EFSEAR), les Ecoles Techniques d’Agriculture (ETA) débouchent à des diplômes professionnels d’études supérieures. Des Centres de formation spécialisés existent également.

Ensuite, ce tableau est complété par l’existence des projets et programmes spécifiques consacrés aux jeunes dont les missions consistent à leur apporter l’encadrement dans les domaines du conseil agricole, la formation et le financement de leur installation et d’autres appuis multiformes. Il s’agit du Projet d’Appui à la Rénovation et au Développement de la Formation Professionnelle dans les secteurs de l’Elevage, de l’Agriculture et des Pêches (AFOP), du Programme d’Appui à l’Installation des Jeunes Agriculteurs au Cameroun (PAIJA) et du Programme de Promotion de l’Entreprenariat Agropastoral des Jeunes (PEA-Jeunes). Autant vous dire que les opportunités existent dans le secteur agricole pour les jeunes. L’Etat a mis en place un dispositif d’accompagnement qui permet d’intégrer le maximum de profils présentés par les jeunes qui veulent se lancer dans l’Agriculture.

Enfin, ces opportunités, une fois les itinéraires de connaissances accomplis et les profils requis, se déclinent également en termes de rentabilité, car la demande en denrées alimentaires et en produits de transformation s’avère très importante. Savez-vous, par exemple, que le chiffre d’affaires d’un hectare d’ananas, d’ignames est évalué en millions de francs ? Qu’une récolte de cacao à un tonnage moyen, rapporte une dizaine de millions de francs CFA ? Il en est ainsi, selon les zones écologiques, pour beaucoup d’autres spéculations, tels que l’oignon, le maïs, le mil, le poivre, le riz, etc. On peut le constater, il y a de la richesse dans la terre. Et pour reprendre le chef de l’Etat dans son message à la jeunesse, l’année dernière « La terre ne trahit jamais ».

A ce jour, combien de jeunes bénéficient de ces outils et programmes mis à la disposition par votre ministère ?

A la vérité, ils sont nombreux. Et il serait fastidieux d’énumérer sur ces colonnes toutes les statistiques qui existent sur cette question. Toutefois, il faut souligner que les programmes spécifiques consacrés aux jeunes sus-évoqués (AFOP. PAIJA, PEA-Jeunes) font état dans leurs statistiques d’une moyenne croissante de jeunes, estimés en milliers, chaque année. Le point positif, à l’analyse des chiffres, est une tendance à la hausse de la demande et un intérêt plus accru des Camerounais en général, et, les jeunes en particulier sur les métiers agro-pastoraux, notamment dans le secteur agricole.

Il s’agit pour nous d’intensifier la communication pour permettre que les différentes cibles aient accès à l’information. Les jeunes figurent parmi nos priorités. C’est la raison pour laquelle nous avons entrepris, pendant toute l’année 2016, à travers une caravane gouvernementale, de faire le tour des différentes régions de notre pays, dans le cadre des rencontres d’information et de sensibilisation sur les dispositifs mis en place par l’Etat dans l’accompagnement des jeunes entrepreneurs ruraux. Il s’agissait de porter le message du président de la République aux jeunes et répondre à leurs préoccupations relatives à l’insertion dans les métiers agropastoraux.

Comment appréciez-vous le degré d’intérêt des jeunes aux métiers et pratiques agricoles ? Et quel message à l’endroit de ceux-ci ?

Comme je l’ai évoqué plus haut, au regard de la demande croissante des jeunes dans les métiers de l’agriculture et activités connexes, il est clair que le message a été accueilli favorablement par nos jeunes compatriotes. Ce qui nous semble encourageant, dans la mesure où l’agriculture est un secteur d’avenir. Une solution fiable aux problèmes de l’emploi et d’amélioration du pouvoir d’achat de ceux qui choisissent cette insertion socio-économique. Dans son message adressé aux jeunes, l’année dernière, le chef de l’Etat, Son Excellence Paul Biya demandait à ses jeunes compatriotes de procéder à une révolution des mentalités. Il s’agit, pour le paraphraser, de changer de regard sur le secteur agricole ; lequel, au contraire des préjugés, offre des opportunités plutôt intéressantes. Car l’Agriculture bien menée rapporte de l’argent et nourrit son homme. J’invite donc les jeunes à s’intéresser à l’Agriculture et à explorer toutes les voies nécessaires que l’Etat met à leur disposition pour encourager leur prise en main. Il leur revient de franchir le pas, de choisir de s’engager dans cette voie. L’Etat accompagnera chacun pour en faire un véritable entrepreneur agricole, voire agropastoral.


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