Midrand, le siège du Parlement panafricain (PAP) continuait d’accueillir ce week-end, dans une certaine quiétude, les membres de cette institution parlementaire de l’Union africaine. Dans les faubourgs de cette localité située à une quarantaine de kilomètres de Johannesburg, les traces des dernières violences xénophobes qui ont secoué la nation arc-en-ciel sont encore visibles: commerces totalement calcinés, lorsqu’ils n’ont pas été purement et simplement rasés. Certains essaient de reconstruire au milieu de ces décombres, tandis que d’autres ont purement et simplement abandonné. Il a fallu, indique-t-on ici, des mesures énergiques du gouvernement pour rétablir l’ordre. Au sein des institutions, à l’instar du Parlement panafricain, la sécurité est plus renforcée. Même si les éléments de la police sud-africaine restent très polis. Il faut néanmoins montrer patte blanche pour y accéder. Le président Cyril Ramaphosa en personne a dû s’impliquer pour rassurer les instances du PAP afin de permettre la tenue des travaux qui s’ouvrent officiellement ce lundi à l’hémicycle Idriss Ndélé Moussa sous la présidence du Camerounais Roger Nkodo Dang.
Des travaux de la 3e session ordinaire de la cinquième législature qui vont se tenir, une fois de plus, sur le thème arrêté cette année par l’Union africaine: «2019, année des réfugiés et déplacés internes. Pour des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique». En clair, les parlementaires continentaux doivent poursuivre la réflexion sur la recherche des solutions à ce problème qui est devenu une préoccupation sur le continent. Il a en effet été révélé au cours de la session de mai dernier que sur les 15 millions de personnes déplacées dans le monde, et dont les conditions d’existence restent très précaires, l’Afrique compte environ un tiers. La principale cause reste les conflits armés. En tête des victimes, l’on compte les femmes et les enfants. Pourtant le continent a mis sur pied un certain nombre de mécanismes pour faire face à cette situation. L’un des plus récents étant sans doute la Convention de l’Union africaine sur la protection et l’assistance aux personnes déplacées, adoptée à Kampala en Ouganda le 23 octobre 2009. Des instruments qui souffrent malheureusement de la non ratification par le nombre d’Etats dûs pour permettre leur application. Pour ce faire, et comme dans le cas des autres instruments juridiques comme le Protocole de Malabo sur le Parlement panafricain, l’attention des parlementaires va être attiré sur leur rôle dans ce sens. Au même titre que les ambassadeurs et hauts-commissaires accrédités ici, et qui ont échangé vendredi dernier avec le bureau du PAP.