Elle va tenter de convaincre Yahya Jammeh à céder le pouvoir le 19 janvier prochain à Adama Barrow, vainqueur de la dernière élection présidentielle.
Une mission de médiation de haut niveau de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) est attendue ce matin à Banjul. Annoncée mardi dernier, elle arrive plutôt ce vendredi dans la capitale gambienne à la demande de Yahya Jammeh. Cette médiation conduite par le président nigérian, Muhammadu Buhari, avec en son sein la présidente libérienne, Ellen Johnson Sirleaf, et l’ancien président ghanéen, John Dramani Mahama, a pour mission de convaincre le président sortant à accepter le verdict des urnes de l’élection présidentielle du 1er décembre dernier et à passer la main le 19 janvier prochain, comme initialement prévu. «Discuter avec le président Jammeh de l’impératif de respecter la Constitution», a fait savoir dans un communiqué Geoffrey Onyeama, ministre nigérian des Affaires étrangères.
Le 9 décembre dernier, le président sortant qui, après avoir reconnu sa défaite en félicitant Adama Barrow pour sa victoire, a fait volte-face en exigeant l’organisation d’un nouveau scrutin et en dénonçant des irrégularités dans la comptabilisation des résultats. Au moment où la mission ouest-africaine débarque à Banjul, Yahya Jammeh reste catégorique : il n’entend pas passer la main tant que la Cour suprême n’aura pas statué sur son recours en annulation. Faute de juges, ladite Cour n’a pas pu siéger mardi dernier. Aucun des six juges devant siéger n’était présent à Banjul à l’ouverture de l’audience. Les cinq magistrats nigérians et celui de la Sierra-Léone n’ont pas répondu à l’appel du régime.
Au sein de la CEDEAO, l’option militaire serait envisagée au cas où cette nouvelle médiation venait à échouer après celle de décembre dernier. «La violence devrait être évitée, mais rien n’a été écarté. La CEDEAO est préparée et déterminée à tirer profit de l’une ou l’autre des options qui lui semblera appropriée pour appliquer le processus constitutionnel. Malgré le retard pris, le mandat de la CEDEAO sera accompli», a ajouté Geoffrey Onyeama. Au moment où nous allions sous presse, le Parlement nigérian examinait la possibilité d’offrir l’asile à Yahya Jammeh au Nigeria dans le cadre de la médiation pour sortir de la crise actuelle en Gambie.