Dans 10 jours exactement, le mandat de Yahya Jammeh expire. Dans le même temps devrait s’ouvrir une période d’incertitudes pour la Gambie. En effet depuis que le président sortant a entrepris de contester la victoire d’Adama Barrow lors du scrutin présidentiel du 1er décembre 2016, l’angoisse et l’inquiétude tenaillent les Gambiens. Jammeh avait d’abord concédé sa défaite, avant de faire un revirement spectaculaire quelques jours après. Depuis lors, il s’est attiré les foudres de la communauté internationale et singulièrement de la communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) qui a même menacé d’intervenir militairement pour le défenestrer du pouvoir. Mais chaque jour qui passe nous éloigne de cette hypothèse. Yahya Jammeh mis provisoirement à l’index, traité comme un fossoyeur de la démocratie par certains et assimilé à un « renégat » par d’autres, semble être redevenu un interlocuteur …crédible.
Au demeurant, le président sortant a promis de défendre la Gambie contre toute agression extérieure. Pour ce faire, il semble bénéficier du soutien de son armée dont le chef d’état-major a réitéré l’allégeance à l’homme fort de Banjul. Le peuple gambien qui avait entrevu la perspective d’une transition pacifique du pouvoir après un règne de 22 ans de Yahya Jammeh, ne sait plus où donner de la tête. La victoire de l’opposition et de son porte-fanion, Adama Barrow n’aura-t-elle été qu’un mirage ? A l’heure actuelle, personne ne saurait le dire. Malgré l’intransigeance et les mots durs de plusieurs leaders de la communauté internationale qui sommaient Yahya Jammeh de passer la main, peu de signes laissent croire que le 19 janvier prochain, l’imbroglio politique gambien aura trouvé une issue définitive.