Gado-Badzere: les femmes aux foyers


Le HCR a initié ce projet de fabrication de briquettes et de foyers améliorés pour offrir un accès suffisant à l’énergie.

Le HCR veut sortir progressivement les réfugiés de la posture d’assistés afin de les pousser à mener des activités génératrices de revenus, en vue de leur autonomisation. Dans le cadre de la protection de l’environnement et d’autonomisation des réfugiés, cette agence onusienne a lancé depuis 2015 sur le site de Gado où vivent actuellement 24 183 réfugiés centrafricains, le projet de production des briquettes pour un groupe de femmes réfugiées. L’arrivée massive des réfugiés centrafricains dans cette zone, a accru une pression sur les ressources naturelles notamment sur le bois de chauffe. Dans le souci de résoudre les difficultés d’accès à cette source d’énergie par les réfugiés, 100 femmes réfugiées ont reçu une formation  en fabrication de foyers améliorés et production de briquettes. Le projet « briquettes » a pour objectif de fournir aux réfugiés et aux populations hôtes un accès suffisant à l’énergie.

A travers cette activité, le HCR entend protéger les femmes qui sont souvent victimes des violences pendant la collecte du bois en même temps qu’il leur fournit une activité génératrice de revenus. Pour l’année en cours, 50 femmes bénéficient de la formation pour ce projet.  Chaque femme ainsi formée aura la charge de former les autres réfugiées afin de multiplier les résultats de cette activité. Le projet est financé par le HCR et mis en œuvre avec l’appui de la Lutherian World Federation (LWF). Ce projet intègre également la fabrication des bijoux en perles.

 La disponibilité de la biomasse surtout en saison des pluies, la faible connaissance des populations en ce qui concerne les bienfaits des briquettes et la faible production journalière constituent les contraintes majeures de cette activité.

 

Allegra Baiocchi: « Il faut renforcer les activités mises en place »

Coordonnateur Résident du Système des Nations unies au Cameroun

Vous venez de conduire dans la région de l’Est une mission conjointe agences onusiennes, partenaires techniques et financiers et du gouvernement camerounais dans le cadre de la gestion des refugiés. Quelles leçons peut-on retenir de cette descente?

C’est une équipe conjointe, Nations unies, représentants du gouvernement camerounais, les ambassadeurs de la Suisse et de la RCA et les bailleurs de fonds. Nous sommes descendus sur deux sites, à Gado et Garoua-Boulai pour voir les conditions de vie des populations hôtes qui ont accueilli les réfugiés quand ils sont arrivés. Aujourd’hui, elles sont considérées comme les premières personnes vulnérables. Ce sont elles qui ont fait le plus grand effort et elles continuent à le faire. On a visité des activités et projets mis en œuvre par le HCR et les partenaires au bénéfice des réfugiés et des populations hôtes. On a aussi beaucoup échangé avec les réfugiés par rapport à leurs préoccupations, leurs souhaits dans leur camp et dans l’avenir peut-être parce qu’ils vont pouvoir rentrer en Centrafrique un jour. Nous avons été impressionnés par ces activités qui sont mises en place et évidemment elles nécessitent d’être renforcées. Nous sommes allés dans les écoles, les classes étaient très pleines et les réfugiés ont exprimé des besoins en termes de salles de classe et d’enseignants. Ils ont surtout  souligné le besoin d’être actifs et de pouvoir s’engager et s’autonomiser et prendre en main leur futur. C’est un signe très positif. Les activités sont là mais il y a un grand manque de financements. Les rations ont diminué et cela préoccupe beaucoup les réfugiés. Mais c’est aussi une visite qui amène de la visibilité à cette crise et qui pourra aussi on l’espère augmenter l’intérêt de nos bailleurs de fonds à financer les activités.

Les besoins sont croissants et les moyens diminuent au fur et à mesure. Qu’est-ce qui sera mené comme plaidoyer pour mobiliser la communauté internationale à l’endroit de cette crise humanitaire ?

Comme vous l’avez dit, il faut rappeler à l’endroit de la Communauté internationale que la crise en Centrafrique continue dans plusieurs zones de ce pays. Donc, la crise n’est pas finie et on continue à accueillir des populations. Tout récemment, il y a eu 7000 nouveaux réfugiés qui sont arrivés. Premièrement, il faut expliquer que la crise est toujours là. Deuxièmement, il faut voir comment on peut faire mieux avec ce qu’on a. On a beaucoup discuté  de voir la possibilité d’aller au-delà de l’humanitaire et de l’urgence et commencer à mettre en place un axe des projets de relèvement précoce qui peut aussi aller dans la voie de développement et surtout, d’accompagner les populations réfugiées à côté des populations hôtes. C’est l’orientation du plan des Nations unies de développement pour les  prochaines trois années au Cameroun. Cette région est une zone prioritaire dans ce plan. Donc au-delà des réfugiés, on va s’engager dans des plans de développement qui vont bénéficier à toute la population. Et avec le gouvernement du Cameroun, on vient de valider la grande stratégie pour les objectifs durables de développement qui va aussi toucher toutes les régions. Il y aura des priorités au niveau régional. Il y a aussi un plan énergie avec le gouvernement pour le développement durable.


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