Gabon: la lueur d’espoir


Commentaire.

La fin du dialogue politique et les conclusions qui en découlent sont loin de mettre tous les Gabonais d’accord. Néanmoins, c’est un bon départ vers la décrispation politique et sociale souhaitée même au-delà du pays. En tout cas pendant deux mois,  des Gabonais  se sont parlé les yeux dans les yeux. Une vaste consultation, mieux une large catharsis voulue par le président Ali Bongo Ondimba au lendemain de la présidentielle d’août 2016. L’on évoquera sans doute l’absence de l’opposant Jean Ping et quelques-uns de ses partisans, qui ont convoqué quelque temps plus tôt leur propre dialogue.

Mais ce qu’il faut relever, c’est que la parole a été donnée au plus grand nombre de Gabonais possible pour s’exprimer. Ils n’ont pas manqué l’occasion de décliner leur vision de leur pays pour les semaines, mois et années à venir. En recevant le rapport général du dialogue, Ali Bongo Ondimba a déclaré avoir pris la mesure des aspirations de ses concitoyens. Il maintient par ailleurs la main tendue vers ceux qui volontairement restent encore en marge de la République. Néanmoins du côté des « radicaux » réfractaires à toute discussion avec les autorités légitimes de Libreville, les lignes commencent à bouger.

L’ancien Premier ministre Casimir Oyé Mba une des figures de proue de l’opposition radicale, a ainsi laissé entendre le week-end dernier qu’il est temps d’avancer. Pour lui, toute querelle politique liée à la présidentielle de 2016 est hors du temps.  Ali Bongo a la légalité pour lui, et exerce l’effectivité du pouvoir. Dans ces conditions, Jean Ping et ses soutiens gagneraient à discuter avec les autorités de Libreville pour « libérer » les Gabonais. L’ancien Premier ministre gabonais a bien raison. Le contentieux électoral lié à la présidentielle d’août 2016 a été depuis longtemps vidé. Au lieu de continuer à y faire référence, tous les acteurs politiques gabonais ont intérêt à préparer les prochaines échéances. Et un dialogue  franc est l’occasion idoine pour baliser le chemin. En tout cas, celui qui vient de s’achever a permis d’envisager des réformes politiques et sociales pouvant remettre le pays dans le sens de la marche. L’espoir est permis…


Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *