« Nous partons en France avec le rêve de revenir au Cameroun créer nos propres entreprises », dixit Darel Kopp, porte-parole de six jeunes Camerounais qui ont quitté le pays le 30 octobre dernier. C’est qu’avec cinq autres camarades (quatre garçons et une fille), ces jeunes, titulaires d’un baccalauréat au moins, ont rejoint des lycées professionnels et centres de formation dans diverses communes françaises. Tous recevront une formation en mécanique automobile. Une cérémonie a été organisée à Yaoundé pour leur dire au revoir, au vu des obstacles traversés pour l’obtention des visas.
En effet, après trois refus en deux ans, Anne-Marie Lindou, porteuse et directrice-fondatrice de l’association « Afrique éducation et co-développement » (Afec) a remué ciel et terre, tant au Cameroun qu’en France, pour faire aboutir les démarches. Cette enseignante de profession qui a pris des congés sabbatiques afin de se consacrer à ce projet depuis 2017 voit dans son initiative un moyen de lutter contre l’immigration clandestine et de combler le déficit du Cameroun en savoir-faire technique. Depuis lundi dernier donc, les jeunes protégés de l’Afec ont pris place dans leurs établissements respectifs pour une formation qui se fera, au bout de la 2e année, en alternance avec un travail rémunéré.
Et comme l’aventure ne fait que commencer pour l’Afec, l’association a pris des mesures idoines afin que, une fois leur formation terminée, ces jeunes de la promotion « Grand dialogue national » regagnent le pays pour donner la chance aux autres.
Mais pour Anne-Marie Lindou, il n’est pas seulement question de faire partir des Camerounais. « Notre association a comme autres objectifs la promotion des échanges culturels », indique-t-elle. C’est à ce titre qu’au moment où des Camerounais sont accueillis en France, il y a à Yaoundé un jeune allemand en séjour d’imprégnation culturelle afin de promouvoir les valeurs de paix, de dialogue interculturel et de solidarité. Pour y arriver, Anne-Marie Lindou, qui s’est inspirée des tentatives malheureuses de son fils d’aller en Europe, a eu de nombreux soutiens dont celui du ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle du Cameroun.